Thyssenkrupp pour un accord avec Tata avant fin septembre
Avec
\ 14h42
Avec
LONDRES/FRANCFORT (Reuters) - Le président du directoire de Thyssenkrupp pousse pour que l'intégration de ses activités sidérurgiques dans une co-entreprise avec l'indien Tata Steel intervienne dès septembre alors que les discussions sur ce projet durent depuis deux ans, ont dit à Reuters des sources au fait du dossier.
Les discussions sont plus avancées qu'on ne le pensait jusqu'à présent, selon ces sources.
Confronté à la faible rentabilité de ses activités sidérurgiques en raison des surcapacités dans le secteur, Heinrich Hiesinger est sous pression de la part de certains investisseurs pour finaliser cette opération d'autant que les autres devisions du groupe sont en bonne santé.
"L'exercice fiscal va bientôt arriver à son terme (septembre) et Hiesinger veut avoir quelque chose à dire aux investisseurs. Si la fusion n'avait pas lieu, ce serait une sévère défaite pour lui", a dit une source syndicale allemande.
Hiesinger a assis sa réputation en transformant un groupe sidérurgique déficitaire en un conglomérat industriel diversifié dans lequel l'acier pèse désormais moins de 20% du chiffre d'affaires. Son objectif ultime est de parvenir à un désengagement complet de la sidérurgie.
Le principal obstacle à la fusion des actifs européens des deux firmes dans l'acier a été en grande partie aplani en mai lorsque Tata Steel est parvenu à un accord avec les autorités britanniques permettant de réduire le déficit de son régime de retraite britannique.
Une source au fait du dossier a dit que la fusion restait suspendue à un accord définitif des autorités britanniques sur ce sujet et qu'il était peu probable que les deux parties fassent une quelconque annonce avant qu'il n'intervienne.
"Je serais surpris s'il (l'accord définitif) n'intervenait pas d'ici septembre", a dit cette source.
Tata Steel et Thyssenkrupp se sont refusés à tout commentaire.
L'intégration des activités sidérurgiques pourrait prendre de trois à quatre ans avant de dégager les 500 millions d'euros par an de synergies espérées par les deux groupes, qui ouvriraient la voie à une mise en Bourse du nouvel ensemble, permettant à Thyssenkrupp de parachever son désengagement.
L'accord sur les retraites de Tata pourrait n'entrer en vigueur que l'année prochaine même s'il est approuvé rapidement par les autorités britanniques, ont noté des sources au fait de la réglementation.
Pour Martin Hunter, consultant du cabinet d'actuariat Punter Southall, Tata et Thyssenkrupp pourraient toutefois annoncer un accord qui serait conditionné aux modalités définitives du règlement de la question du régime de retraite.
(avec Arno Schütze, Tom Käckenhoff, Alexander Hübner et Georgina Prodhan à Francfort, Euan Rocha à Mumbai, Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)