Thales perd une manche face à KKR pour le rachat des activités de défense d’Airbus Group
Le groupe aéronautique a sélectionné le fonds d’investissements américain KKR pour la vente de sa filiale d’électronique de défense pour 1,1 milliard d’euros. Thales pourrait jeter son dévolu sur la branche de radiomessagerie mobile professionnelle d’Airbus.
Après un suspens de plusieurs mois, Airbus Group a finalement vendu sa division d’électronique de défense au fonds d’investissements américain KKR. En septembre 2014, tirant les conclusions de son échec à fusionner avec le britannique BAE Systems afin de s’imposer comme un leader mondial dans le secteur de la Défense, le groupe aéronautique avait décidé de se délester de différentes lignes d’activité dans ce domaine.
Ainsi, il cède pour 1,1 milliard d’euros sa division Defence Electronics et avec son portefeuille de produits de guerre électronique, des capteurs critiques, d’avionique et d’optronique.
L’essentiel des 4000 salariés de cette division est basé à Ulm, en Allemagne. Selon sa maison-mère, cette filiale est rentable et a enregistrée un chiffre d’affaires d’environ un milliard d’euros l’an dernier. La société ne compte qu’une cinquantaine de salariés en France, principalement à Elancourt (Yvelines).
Opportunité
Le montant proposé par KKR aurait fait la différence. Parmi les malheureux prétendants, Thales aurait jeté l’éponge dès décembre dernier, après avoir servi de lièvre.
Toutefois, tout n’est pas perdu pour le premier groupe tricolore d’électronique de défense. Il pourrait s’intéresser à l’activité de réseaux de radiocommunications mobiles professionnelles, dite "PMR", regroupées au sein de la filiale SLC (Secure Land Communications) d’Airbus Defence and Space.
SLC conçoit les équipements de radiocommunications destinés aux forces de police, au SAMU, aux pompiers… "Cette activité a été filialisée en octobre dernier dans le but d’être vendue", explique une source syndicale.
Pour Thales, une telle acquisition ferait définitivement de lui un des leaders mondiaux dans le domaine des radiocommunications professionnelles. Une opportunité pour Thales spécialisé dans la norme dite Tetra, de mettre la main sur un portefeuille technologique plus large avec la maîtrise des normes européennes Tetra, Tetrapol et américaine (P25).
Chez Airbus, cette activité est essentiellement basée en France à Elancourt où sont regroupés environ 400 salariés. Contrairement à l’activité d’électronique de défense très centrée en Allemagne, l’activité PMR d’Airbus Group est beaucoup plus mondialisée avec des centres au Royaume-Uni, en Espagne, en Finlande…
Haut débit
La filiale SLC (Secure Land Communications) compte plus de 280 réseaux déployés dans plus de 74 pays. Elle couvre aux États-Unis 60 % du marché des centres d’appel d’urgence (911). SLC emploie près de 1 700 salariés dans 20 pays. En France, Airbus a décroché des financements de la part des autorités françaises, à travers la Banque Publique d’Investissement (BPI) et les Programmes d’Investissement d’Avenir, pour faire évoluer les technologies de PMR vers le très haut débit.
Toutefois, là encore, Thales ne serait pas le seul sur le coup de cette cession. Cette activité suscite la convoitise d’autres groupes et notamment de la part de l’ex-Alcatel-Lucent racheté depuis Nokia, noté un temps comme le favori pour ce rachat. Le groupe aéronautique n’a communiqué aucun calendrier concernant la cession de cette activité.
Hassan Meddah
Thales perd une manche face à KKR pour le rachat des activités de défense d’Airbus Group
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir