Terrorisme : pour Charles Pellegrini, les entreprises doivent "respecter strictement les procédures"
Les entreprises françaises présentes dans les zones dangereuses doivent respecter les règles les plus strictes de sécurité. Explications avec Charles Pellegrini, le conseiller spécial du président d’Amarante, société spécialisée dans la sécurité, et ancien patron de l'Office central de répression du banditisme.
Après l’assassinat de l’otage français Hervé Gourdel en Algérie, faut-il craindre des attentats ou d'autres prises d’otages ? De nombreux ressortissants français travaillent dans des pays sensibles. Ancien patron de l’Office Central pour la répression du banditisme (OCRB), Charles Pellegrini est aujourd’hui conseiller spécial auprès du président de la société Amarante International, spécialisée dans l’identification, la prévention et la maîtrise des risques et des menaces. "Il faut noter que ce type d’exécution est tout à fait exceptionnel, tempère-t-il pour rassurer les expatriés français. En Algérie, le terrorisme n’a jamais disparu. Il y a deux zones à éviter, où se cachent les terroristes, le Sahara, impossible à surveiller, même avec des drones, et les montagnes, notamment celles du Djurdjura". Si on respecte les mesures de sécurité, on peut travailler en Algérie, même si le drame du site gazier d’In Anemas, il y a vingt mois, rappelle que le risque zéro n’existe pas.
Promenades en voitures blindées et sous escorte
Charles Pellegrini estime qu’en Algérie, il y a une politique sécuritaire "bien au point". Les autorités algériennes n’ont jamais empêché les entreprises d’organiser leur propre sécurité. "Il faut convaincre le personnel de respecter strictement les procédures. Dans de nombreux pays, il ne faut sortir des grands hôtels sécurisés qu’en voiture blindée et avec une escorte. Dans ce cas, on peut aller presque partout", assure l’ancien patron de l'Office central de répression du banditisme. C’est le cas du Kenya, du Nigéria, du Pakistan, de l’Egypte... Et même dans des pays qui subissent des dégâts collatéraux comme le Cameroun, voisin du Nigéria où sévit Boko Haram...
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Même si c’est frustrant pour l’expatrié, "il faut oublier qu’il y a des choses magnifiques à voir", rappelle Charles Pellegrini. Ces mesures s’appliquent également à l’Afrique du Sud qui n’est pas menacée par le terrorisme, mais où le taux de criminalité bat tous les records. L’ancien commissaire divisionnaire de la Police nationale précise aussi que "les entreprises de sécurité françaises sont très performantes, y compris dans les pays en guerre comme l’Irak, et travaillent souvent avec plus de finesse que les entreprises anglo-saxonnes qui sont pourtant privilégiées y compris par les entreprises françaises".
Trois pays sont à éviter, car ils sont en guerre ou livrés aux milices : la Lybie, l’Irak et la Syrie. Entre le 18 et 19 septembre, le producteur français de matériaux de construction Lafarge a pris la décision d’évacuer le personnel de sa cimenterie en Syrie, située à 150 kilomètres au nord-est d’Alep. Bien lui en a pris. La cimenterie, construite par le groupe égyptien Orascom, racheté par Lafarge en 2007, est tombé en fin de semaine aux mains des jihadistes de l’Etat islamique (EI) qui l’ont en partie brûlée. "Lors de son avance sur la localité kurde d'Ain al-Arab, près de la frontière avec la Turquie, ils se sont emparés de l’usine Lafarge et l'ont partiellement brûlée", a déclaré à l’Agence France Presse Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Olivier Cognasse
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