Tereos conteste les accusations des coopérateurs frondeurs
En marge du début de la campagne betteravière, Tereos, le principal sucrier français, est confronté à une véritable crise de gouvernance. Pour y remédier, le groupe français a décidé de procéder à des élections anticipées en décembre prochain.
"Être une coopérative ne nous protège pas contre les crises internes" explique Alexis Duval. Le président du directoire de Tereos est obligé de le constater : la crise de gouvernance qui touche le groupe depuis le mois de juillet a du mal à se résorber.
A l’origine : l’élection du nouveau président du conseil de surveillance à l'issue de laquelle François Leroux est choisi de justesse. Un résultat qui passe mal auprès de certains coopérateurs qui commencent à remettre en cause la stratégie du groupe. Face aux critiques, le conseil de surveillance décide, en août dernier, d’exclure les contestataires. Une décision qui passe mal auprès des coopérateurs. 70 décident de quitter les conseils régionaux, aggravant un peu plus la crise.
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L'incompréhension
Les agriculteurs contestataires questionnent notamment les résultats de la stratégie de diversification du groupe qu’ils jugent opaques et déficitaires. "Nous ne comprenons pas, déplore le président du directoire. Tous les membres du conseil de surveillance (dont font partie les frondeurs) ont accès à l’ensemble de la documentation. Tous les documents ont été signés et approuvés à l’unanimité. Leur réaction suscite l’incompréhension".
Le groupe précise également faire appel à des cabinets extérieurs pour garantir la régularité des chiffres présentés.
Une industrie de coûts fixes
Dans leur communiqué, les frondeurs questionnent également la stratégie de diversification. Pour anticiper la fin des quotas, Tereos a, en effet, choisi de s’internationaliser notamment au Brésil ou en Chine, mais également de se lancer sur les marchés de l’amidon.
Pour les frondeurs, ces opérations ne porteraient pas leurs fruits. Une affirmation que les dirigeants du groupe Tereos contestent.
Malgré les pertes au Mozambique et des bénéfices qui ont tardé en Chine, le résultat net issu de la stratégie de diversification reste positif. "Le business sucrier est une industrie de coûts fixes. Il faut donc plusieurs années pour amortir les investissements et profiter de l’effet de volume", rappelle Alexis Duval. Malgré cela, les activités de diversification représentent 75% de l’EBITDA du groupe en 2017.
Quant à la question de la dette, autre point soulevé par les sortants, Alexis Duval est formel : "Depuis l’acquisition de Béghin Say, les constructions des distilleries d’Origny et de Lillebonne et le rachat de l'activité amidon de Tate & Lyle, elle n’a presque pas augmenté". En dix ans, la dette de Tereos est, en effet, passée de 2,1 à 2,3 milliards d’euros, soit une augmentation de 200 millions d'euros. Sur la même période, la valeur du patrimoine a bondi à 6,8 milliards.
Des élections anticipées
Forts de tous ces arguments chiffrés, Tereos explique douter des motivations des frondeurs. Pour y voir plus clair, le groupe a décidé d’anticiper les élections des conseillers régionaux initialement prévues en juin 2019. Elles se tiendront finalement au mois de décembre. Les trois exclus ont, d’ailleurs, demandé leur réintégration pour pouvoir participer au scrutin.
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