Teréga va développer la production de méthane de synthèse par induction magnétique
Le groupe Teréga, spécialiste du transport et du stockage de gaz, s'engage dans un nouveau programme de R&D aux côtés du CNRS et de l'Insa Toulouse pour développer une technologie de méthanation issue d'un laboratoire de recherche toulousain. Qui utilise l'induction magnétique et des nanoparticules pour catalyseurs.
Développer une voie de production de méthane à partir de CO2 par induction magnétique. C'est l'objectif du partenariat signé entre le groupe palois Teréga et la Société de valorisation et de transfert de technologie de la recherche publique Toulouse Tech Transfer (TTT).
Pour le groupe palois, gestionnaire du réseau de transport de gaz dans le Sud-Ouest, « le but est de vérifier la qualité et la acceptabilité par nos réseaux et infrastructures du gaz produit », explique Laura Luu Van Lang, chargée d'études au pôle Stratégie et Innovation chez Teréga.
Baptisé Methamag, le projet de R&D est directement issu de travaux de recherche conduits depuis plusieurs années au sein du Laboratoire de Physique et Chimie des Nano-objets (LPCNO), une unité mixte de recherche pluri-disciplinaire (INSA - CNRS – Université Paul Sabatier), située sur le campus de l’INSA de Toulouse.
Produire du méthane à partir de CO2 par hyperthermie magnétique
« Il s'agit de valoriser les propriétés à la fois physiques et chimiques de nanoparticules de carbure de fer ou d'alliages fer-nickel pour les utiliser comme catalyseurs afin produire du méthane par induction à partir de CO2 », précise Bruno Chaudret, directeur de recherche CNRS, au sein du LPCNO.
Le procéde répose sur l'hyperthermie magnétique, soit l'échauffement de nanoparticules magnétiques par un champ magnétique alternatif. A la clé, deux avantages majeurs : la possibilité d'un démarrage quasi instantané de la réaction (de l'ordre de la milliseconde), précieux face à l’intermittence des énergies renouvelables, et une bonne efficacité énergétique car seul le catalyser a besoin d'être chauffé.
Un pilote de pré-industrialisation en avril
Methamag vise à mettre en œuvre un pilote post-laboratoire. D'ici à avril 2021, l'objectif est ainsi de réaliser une installation d'une capacité de production de 0,2 m3/heure, soit près de 200 fois la capacité actuelle du pilote de laboratoire déjà en service au sein du LPCNO. La nouvelle installation sera opérationnelle d'ici le mois d'avril 2021, sur le campus de l'INSA de Toulouse.
Dans une seconde phase, à l'horizon fin 2021-début 2022, l'installation devrait être transférée du campus de l'INSA Toulouse à la plateforme technologique Solidia, sur le site de la société Cler Verts, à une trentaine de kilomètres au Sud-Est de Toulouse. « Il s'agira encore là d'une étape intermédiaire de co-maturation avant d'envisager, sans doute pas avant trois ans, un passage à l'échelle industrielle », précise Laura Luu Van Lang.
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