Tata Chemicals condamne un site britannique
Le plan de restructuration concerne les deux sites que détient le groupe près de Northwich, dans l'ouest du pays. A Winnington, l'usine de carbonate de soude (capacités de près de 500 000 tonnes par an selon Chemical Week) et l'unité de chlorure de calcium seraient purement et simplement closes en 2014. L'unité de carbonate de soude à Lostock, à une poignée de kilomètres (capacités de près de 250 000 t/an selon Chemical Week), ne serait pas remise en cause en revanche. Tata Chemicals prévoit de ne rien modifier concernant l'unité de bicarbonate de soude implantée à Lostock, tandis qu'il prévoit d'augmenter les capacités de celle de Winnington, seule unité qui perdurerait ainsi sur le site à l'avenir. Les détails du projet n'ont pas été divulgués. Tata Chemicals a juste précisé que 220 emplois seraient amenés à disparaître sur les sites de Winnington mais aussi de Lostock. Ce qui concerne des fonctions opérationnelles et des fonctions support. Une période de consultation d'une durée de 45 jours a été lancée auprès des partenaires sociaux.
Le coût de l'énergie en cause
Selon le chimiste indien, ce projet est lié aux coûts de l'énergie, en premier lieu de celui du gaz, devenus bien trop pesant pour la compétitivité de ces productions européennes. Il n'a pas évoqué la concurrence féroce qui fait rage en Europe et qui a récemment poussé Solvay, le n°1 mondial du secteur, à revoir ses capacités à la baisse en Europe (CPH n°637). Tata Chemicals, qui se revendique n°2 mondial, détient des capacités mondiales de 5,5 Mt/an de carbonate de soude. Son dispositif est essentiellement implanté aux États-Unis, à Green River (Wyoming), à proximité de l'un des plus grands gisements mondiaux de trona (carbonate de soude hydraté). Les capacités de cette usine américaine atteignent 2,5 Mt/an. Tata Chemicals détient aussi des sites au Kenya, liés aussi à une mine de trona, ainsi qu'en Inde, à Mithapur (Gujarat). Les deux sites britanniques datent de 1873 et sont passés entre les mains de Brunner, Mond and Company, et d'Imperial Chemical Industries (ICI). Ils ont été cédés en 2006 à Tata Chemicals (CPH n°325). Lors du dernier exercice fiscal 2012-2013, clos fin mars, la filiale européenne du groupe a généré un chiffre d'affaires de 186 millions de livres (environ 220 M€), stable par rapport à l'exercice précédent. L'Ebitda s'était en revanche dégradé de 10 % en un an, à 35 M£, en raison de la faiblesse du marché et d'une réduction des volumes de production. Tata Chemicals avait produit 734 581 t de carbonate de soude au Royaume-Uni sur cette période 2012-2013, soit un volume inférieur de 8,7 % sur un an. En parallèle, la production de bicarbonate de sodium avait atteint 93 952 t, en retrait de 7,7 %.
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