Taïwan et le Japon envisagent une «coopération globale» dans les semi-conducteurs

Les partis au pouvoir à Taïwan et au Japon ont convenu vendredi 24 décembre d'une «coopération globale» dans le domaine des semi-conducteurs. L'existence même de discussions entre les deux gouvernements pourrait toutefois tendre un peu plus les relations avec la Chine, qui revendique sa souveraineté sur la «province rebelle».

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Taïwan et le Japon envisagent une «coopération globale» dans les semi-conducteurs
Les partis au pouvoir à Taïwan et au Japon ont convenu vendredi 24 décembre d'une "coopération globale" dans le domaine des semi-conducteurs et se sont engagés à s'entretenir régulièrement.

Le Parti démocratique progressiste de Taïwan (PDP) et le Parti libéral démocrate du Japon (PLD), se sont entretenus en visioconférence et ont convenu vendredi 24 décembre d’accroître la coopération de leurs deux pays dans le domaine des semi-conducteurs. «Les deux partis ont convenu qu'à l'avenir, il y aura plus de coopération sur les chaînes d'approvisionnement, la mise en place d'un cadre complet, le déploiement d'un système, pour avoir une coopération globale dans le domaine des semi-conducteurs et d'autres industries auxquelles les deux pays accordent de l'importance», a déclaré à la presse Chiu Chih-Wei, parlementaire du PDP. Ces discussions font suite à des consultations initiales qui se sont tenues fin août.

Les responsables japonais ont déclaré qu'ils avaient convenu avec la partie taïwanaise que les deux pays, ainsi que les États-Unis, devaient coopérer pour mettre en place des chaînes d'approvisionnement robustes dans des domaines tels que les semi-conducteurs. Les puces ne sont pas seulement un problème pour l'industrie japonaise qui, comme le reste du monde, a été confrontée à une pénurie de semi-conducteurs mais elles relèvent aussi de la sécurité du pays face à la Chine, a ajouté Chiu Chih-Weh.

Tokyo investit 400 millions de yens dans une usine taïwanaise au Japon

En novembre, le gouvernement japonais avait déjà annoncé investir 774 milliards de yens, soit 6 milliards d’euros, dans les semi-conducteurs. 400 millions de yens devraient notamment aller à la construction d’une gigantesque usine de semi-conducteurs du taïwanais TSMC dans la préfecture de Kumamoto, sur l’île de Kyushu, au sud du Japon. Un projet réellement nippo-taïwanais puisque le géant japonais de l’électronique Sony y investira 7 milliards d’euros. TSMC souhaite également faire construire une autre usine à Kaohsiung, une grande ville portuaire située au sud de Taïwan. Parmi les autres investissements du gouvernement japonais, une partie du budget devrait être dévolue au fabricant américain de puces mémoire Micron Technology Inc et une autre au japonais Kioxia Holdings. Depuis les années 1980, le Japon est passé maître dans la production des semi-conducteurs, rappelle 20 minutes. Ceux-ci restent en effet indispensables pour la fabrication de puces électroniques, l’une des spécialités de l’archipel.

«Nous devons faire tout notre possible pour faire face à la pénurie de semi-conducteurs pour le moment mais les domaines de coopération devraient s'étendre à mesure que nous avançons, a déclaré à la presse Akimasa Ishikawa, un parlementaire du Parti libéral démocrate qui a participé à la réunion entre les deux partis taïwanais et japonais. L'un des principaux défis sera de savoir comment les trois pays se soutiennent en réponse aux investissements chinois dans les hautes technologies.»

149 survols de la zone de défense aérienne de Taïwan par des avions militaires chinois

La multiplication de ces partenariats nippo-taïwanais interroge toutefois, en pleine montée des tensions entre la Chine et Taïwan. Pékin continue de revendiquer sa souveraineté sur l’île, de facto indépendante, depuis que les nationalistes chinois y ont trouvé refuge, lors de la prise de pouvoir des communistes sur le continent, en 1949. La Chine n’a désormais de cesse d’isoler la «province rebelle», comme elle surnomme Taïwan, d’alliés potentiels : seuls une quinzaine de pays reconnaissent officiellement Taïwan, par peur de représailles de Pékin. Le pays mène ainsi la vie dure à la Lituanie, qui a autorisé l’ouverture d’un «bureau de représentation» de Taïwan sur son sol.

Les tensions sont encore montées d’un cran ces dernières semaines après le survol en novembre à 159 reprises de la zone de défense taïwanaise par des avions militaires chinois. Le ministre taïwanais de la Défense, Chiu Kuo-cheng, a prévenu que les tensions militaires avec la Chine étaient à leur plus haut niveau depuis quatre décennies. Pékin a en outre rappelé son ambassadeur au Japon, début décembre, suite aux propos de l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, selon lequel son pays et les Etats-Unis se devraient d’agir si la Chine attaquait Taïwan.

Avec Reuters (Ben Blanchard avec KiyoshiTakenaka à Tokyo, version française Khadija Adda-Rezig, édité par Blandine Hénault)

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