"Syntec numérique n'a pas attendu que les Pigeons apparaissent pour réagir"
S'il partage les inquiétudes des entrepreneurs du secteur concernant le projet de relèvement de la taxe sur les plus-values de cession de valeurs mobilières, le président de la chambre représentative des métiers du numérique, Guy Mamou-Mani, condamne cependant la tournure prise par cette contestation, avec notamment la création du groupe des "Pigeons entrepreneurs".
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L'Usine Nouvelle - Comment avez-vous réagi au projet de relever la taxe sur les plus-values des cessions de valeurs mobilières contenu dans le projet de loi de finances 2013 ?
Guy Mamou-Mani - Nous partageons l’inquiétude générale. C’est une douche froide, d’autant plus qu’elle arrive après une série de bonnes nouvelles avec notamment le maintien des dispositifs pour les jeunes entreprises innovantes (JEI) et l'élargissement du crédit d'impôt recherche (CIR) à l'innovation. Mais, tout d’un coup, voilà une proposition qui vient complétement annihiler ces bonnes intentions. En tant que représentants officiels de 1 250 entreprises du secteur du numérique dont 85% de PME et des centaines de start-up concernées par cette mesure et en tant qu’interlocuteur avec les pouvoirs publics, nous pensons cependant qu’il n’y a aucune raison de ne pas être entendu.
Un mouvement comme les Pigeons entrepreneurs exagère-t-il donc quand il annonce la « mort de l’économie et de la croissance de notre pays » ?
C’est très excessif. Je suis dans une ligne objective, pas partisane. Aujourd’hui il y a un problème mais nous pouvons nous mettre autour de la table et discuter. On a entendu beaucoup de choses fausses ou approximatives ces derniers jours, sur le statut d’auto-entrepreneur par exemple, ce qui fait perdre en efficacité. En ce qui concerne le Syntec numérique et le syndicat national du jeu vidéo (SNJV), nous n’avons pas attendu que de tels mouvements apparaissent pour réagir. Le travail de fond se révèle beaucoup plus efficace et des rendez-vous ont déjà été pris avec des ministres et des députés pour déposer des amendements au projet de loi.
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Quel message souhaiteriez-vous faire passer à ces entrepreneurs mécontents ?
Que nous sommes en accord sur le fond mais pas sur la forme. Tout est une question de méthode et certains ont réagi un peu trop vivement en parlant au nom de tous les entrepreneurs. Nous sommes en démocratie et je rappelle que les syndicats professionnels ont ce rôle de se faire l’écho des inquiétudes du secteur. C’est pour cette raison que j’insiste depuis longtemps sur l’importance d’un organe représentatif du numérique. Toutefois, je reconnais qu’il y a un grand malaise au sein des entrepreneurs en général.
Quelles seraient les mesures à prendre selon vous pour favoriser l’investissement dans les PME et les ETI et stimuler la création de start-up innovantes ?
Le problème en France n’est pas la création de start-up ou de PME. Le problème c’est de les faire grandir. Pour cela, il faut une certaine stabilité fiscale, le maintien du dispositif JEI va dans ce sens. Mais il faut aussi qu’elles aient aussi les moyens d’évoluer vers le statut d’ETI avant de se faire racheter. Un grand nombre de start-up françaises poursuivent ainsi leur croissance de l’autre côté de l’Atlantique. C’est dans ce contexte que le Syntec numérique a émis un certain nombre de propositions, avec par exemple la publication en février dernier d’un livre noir et blanc pour l’industrie du logiciel.
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