Swatch cessera de livrer des composants en 2006
La société ETA, l'un des premiers fabricants de mouvements de montres du monde et pierre angulaire du Swatch Group, vient d'annoncer qu'elle réduirait progressivement ses livraisons d'ébauches (kit de fournitures) dès le 1er janvier 2003.
Dans un courrier rendu public par les quotidiens neuchâtelois, Swatch a en effet prévenu l'ensemble de ses clients que sa filiale ETA SA « ne livrera que des mouvements terminés » à compter du 1er janvier 2006. Une douche froide pour les horlogers suisses. L'entourage de Nicolas Hayek, le président fondateur du groupe Swatch, s'est abstenu de commenter.
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Pour motiver sa décision, le groupe invoque seulement la reprise en main de la qualité des produits ETA et la lutte contre « les réseaux et les sources d'approvisionnements des contrefacteurs, qui tuent l'horlogerie suisse ».
En réalité, cette décision, qui risque de pénaliser 28 entreprises horlogères (700 salariés) de l'arc jurassien, fait suite au fortes tensions qui secouent depuis deux ans le marché des pièces pour les montres, largement dominé par Swatch. Seul Rolex est aujourd'hui quasi indépendant en matière d'approvisionnement. Mais d'autres sociétés, soucieuses de garantir leur niveau de stock de composants, ont quadruplé le volume de leurs commandes, notamment depuis l'arrivée soudaine des géants du luxe Gucci et LVMH sur le secteur de la haute horlogerie.
En cessant de livrer des composants au profit de mouvements terminés, Swatch risque de verrouiller complètement le marché. Ce qui ne ferait que renforcer la situation ultra dominante du premier horloger mondial, qui résulte en partie du désintérêt total de tous les horlogers pour l'outil industriel au début des années 1980.
Yves DOUGIN