Suez: Déchets en berne avec le coronavirus mais début de relance
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\ 07h12
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Après avoir suspendu ses objectifs annuels et réduit son dividende pour 2019 ces dernières semaines, le numéro deux mondial de la gestion de l'eau et des déchets, derrière Veolia, a cependant jugé prématuré d'évaluer l'impact de la situation actuelle pour le reste de l'année.
A 9h05, le titre progressait de 0,4724% à 10,635 euros, globalement en ligne avec l'indice CAC 40 (0,61%)
Suez a vu l'ensemble de ses activités subir au premier trimestre les premiers impacts des mesures de confinement mises en oeuvre pour contrer le coronavirus, en particulier à partir de la deuxième moitié du mois de mars hors de Chine.
En Europe, le groupe perçoit "quelques frémissements de reprise depuis quelques jours (et a) le sentiment que le point bas a été dépassé", a dit lors d'une conférence téléphonique son directeur général, Bertrand Camus, même si Suez se veut prudent quant au rythme de la reprise à venir, qu'il prédit "progressive".
Bertrand Camus a également déclaré que les activités de Suez en Chine enregistraient actuellement un début de rebond, avec par exemple des volumes de déchets dangereux dont la baisse se limite désormais à 15% par rapport à la même période de 2019 contre -30% au plus fort de la crise.
Dans le même temps, la question de savoir si l'activité aux Etats-Unis a touché un point bas "reste ouverte", a ajouté le dirigeant.
Suez a enregistré au premier trimestre un Ebit de 231 millions d'euros (-21,2% en variation brute, -14,9% en organique), un Ebitda de 676 millions (-4,7% en variation brute, -1,5% en organique) et un chiffre d'affaires de 4,2 milliards (-0,3% en variation brute, +0,5% en organique).
RÉDUCTION DES COÛTS ET DES INVESTISSEMENTS
L'impact du Covid-19 est estimé à environ -2 points de pourcentage sur la croissance organique du chiffre d'affaires et à 60 millions d'euros aux niveaux de l'Ebit et de l'Ebitda au premier trimestre.
Le segment "recyclage et valorisation" de Suez est le plus affecté par la crise actuelle, avec une chute des volumes collectés auprès des clients commerciaux et industriels, tandis que les volumes d'eau ont baissé dans les régions dépendantes du tourisme, ainsi que pour les commerces et les entreprises.
L'activité déchets dangereux enregistre elle aussi une diminution forte de ses volumes, alors que le pôle de traitement d'eau des industriels (Water Technologies & Solutions) ne subit que faiblement l'impact de la crise.
Suez, dont Engie détient 32% du capital, a confirmé son intention de réduire ses investissements d'environ 15% par rapport à 2019 et de baisser ses coûts au-delà de ce qui était initialement prévu dans la cadre de son nouveau plan stratégique, "Shaping Suez 2030", présenté en octobre dernier.
Le groupe a en outre souligné avoir été en mesure d'émettre environ 1,5 milliard d'euros de dette additionnelle en avril avec des échéances de long terme et à des taux attractifs, portant ainsi ses ressources de liquidité à 5,6 milliards à fin mars sur une base pro forma.
(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)