Succès pour l'opération Galileo et pour l'Europe spatiale
La fusée Soyouz a mis sur orbite dans la nuit de jeudi à vendredi les 9e et 10e satellites Galileo. Si cela n'est pas suffisant pour ouvrir les premiers services, cette réussite atteste de la capacité de l'Europe à produire et lancer les satellites de navigation à un rythme soutenu avec l'objectif d'avoir une constellation complète de 30 satellites d'ici 2020.
Et de 10 ! La constellation Galileo s'est enrichie de deux nouveaux satellites. Après un décollage à 23h08 heure locale, le lanceur russe Soyouz a mis sur orbite après une mission exceptionnellement longue de près de 4H00 les satellites 9 et 10 de la constellation du système européen de navigation par satellite. L'étage supérieur de la fusée, le Fregat, celui qui avait été à l'origine de la mauvaise mise sur orbite de deux satellites il y a un an, a cette fois bien fonctionné après un phase de vol complexe marquée par deux réallumages successifs de ses moteurs.
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Prudentes, les équipes d'Arianespace ont attendu la séparation des satellites et la confirmation de leur bon état de fonctionnement pour crier victoire. "Cette nuit est un succès pour Galileo", a déclaré Stéphane Israël, son PDG. "C'est un jour important pour notre programme qui devient une réalité lancement après lancement. Nous sommes sur la bonne trajectoire", s'est réjoui Matthias Petschke, directeur du programme de navigation par satellite pour la Commission européen qui porte le projet financièrement
Pour Galileo, ce succès ne change pas significativement la donne. Du moins pas encore. Il faudra attendre 2016, 16 satellites seront alors sur orbite, pour ouvrir les premiers services. Et 2020, pour avoir la globalité de la constellation et la totalité des services promis.
26 satellites en orbite en 2018
Toutefois, l'Europe spatiale ne veut pas bouder son plaisir. "Cela montre la capacité de l'Europe à produire et lancer des satellites à une cadence rapide. Cela démontre également notre capacité à sécuriser le calendrier du déploiement", explique Alain Bories, directeur du busines développement d'OHB, le fabricant des satellites Galileo, présent à Kourou. D'ailleurs, un prochain lancement est déjà programmé en décembre. De quoi réjouir là aussi l'agence spatiale européenne, en charge du déploiement de la constellation.
"En cas de réussite en décembre, cela fera 6 satellites Galileo déployés en 9 mois", se félicite Didier Faivre, directeur du programme de radionavigation pour l'ESA. Il a par ailleurs confirmé que les satellites 5 et 6 placés initialement sur une mauvaise orbite, seraient finalement opérationnels grâce au redressement partiel de leur trajectoire et des adaptations des installations au sol. Selon le calendrier, 26 satellites devraient ainsi être en orbite dès 2018. L'agence envisage même de lancer un nouvel appel d'offres avant la fin de l'année pour l'achat de satellites.
Pour la Commission européenne, il est impératif d'aller vite. Si les européens veulent imposer Galileo, les Russes et Chinois complètent également leur propre système de navigation par satellite, respectivement Glonass et Beidou. Et chacun ambitionne d'être le second système de référence après le GPS américain. Le calendrier de disponibilité des services pourrait alors être déterminant.
Hassan Meddah, à Kourou
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