STX France prend l'accent italien
Après le dernier débat pour l’élection à la Présidentielle et le soutien de certains candidats à une nationalisation de STX, le rachat par Fincantieri semblait avoir du plomb dans l’aile. Mais le gouvernement français a pris tout le monde de vitesse. Il annonce aujourd’hui avoir trouvé un accord avec l’industriel italien.
Fin de la commedia dell’arte ! STX France va pouvoir hisser le drapeau vert-blanc-rouge. Christophe Sirugue a convoqué cet après-midi, - jeudi 6 avril – les syndicats de STX France pour leur faire part de la décision du gouvernement français d’accepter l’offre de Fincantieri. Il recevra dans la foulée la presse pour officialiser cette décision. Selon une source proche du dossier, "les négociations ont pris un certain temps, mais le chantier naval italien a apporté les garanties demandées sur l’emploi (maintien assuré pendant 5 ans), le respect des brevets et l’absence de transfert de technologies."
Le dernier débat pour le premier tour de la Présidentielle avait pourtant rendu son verdict : il faut nationaliser STX France provisoirement avant de trouver une solution pérenne et mois angoissante que les négociations interminables avec l’italien Fincantieri. Benoit Hamon, le candidat socialiste a frappé le premier avant de recevoir le soutien plus surprenant de François Fillon (LR).
La marche n’était pas très haute, même si le gouvernement français s’est toujours déclaré hostile à cette solution. A Séoul, selon nos informations, lors d’une réunion qui s’est tenue le 29 mars dernier, STX et Fincantieri se sont mis d’accord sur un prix de rachat des deux tiers du capital de STX France – le reste est détenu par l’Etat français – autour de 80 millions d’euros. L’obstacle français étant levé, la signature doit intervenir le 15 avril prochain après le "Sell and purchase agreement (SPA)".
Un closing fin mai
A quelques semaines de la fin de son mandat, on pensait que le Président François Hollande voudrait finir par un coup d’éclat après avoir désespéré les salariés d’ArcelorMittal à Florange et acté le dépeçage d’Alstom. Il n’en est rien. STX France sera majoritairement italien, car si Fincantieri a accepté de ne prendre que 45 % ou un peu plus du capital, et que l’Etat français avec DCNS pèseront d’un poids presqu’équivalent, un autre acteur italien est entré dans la danse. "Une fondation bancaire privée italienne qui obtiendrait autour de 10%", selon notre confrère Le Monde et confirmée par un proche du dossier à l’Usine Nouvelle.
Du coup, il est possible d’envisager un closing fin mai, notamment après l’avis consultatif, mais obligatoire du comité d’entreprise de Saint-Nazaire. Du côté syndical, cette nouvelle est accueillie avec prudence. "C’est déjà une solution qui met fin à l’attente de ces derniers mois, ce qui n’est jamais très bon", confie Christophe Morel, délégué syndical CFDT, à l’Usine Nouvelle. Et de rappeler que cet accord et la signature de Fincantieri à Séoul n’empêchera pas l’Etat de faire jouer son droit de préemption, s’il juge que cette vente est néfaste aux intérêts de la France et des chantiers de Saint-Nazaire.
Mais une telle décision parait improbable. Et un consultant n’hésite pas à rappeler "qu’une fois la vente effective, Fincantieri aura les mains libres pour céder le chantier naval français à qui bon lui semble." Mais l’Etat français disposera toujours de son droit de préemption.
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