Sous tension en France, Merck Serono réorganise sa production de Lévothyrox
La hausse de la demande au niveau mondial et l’arrêt de la production de lévothyroxine par des génériqueurs contraint le laboratoire Merck Serono à augmenter ses cadences et réorganiser sa production en Allemagne pour satisfaire le marché français.
Début août, la filiale française du laboratoire pharmaceutique Merck Serono (groupe Merck) informait dans une lettre les prescripteurs et les pharmaciens d’officine de l’hexagone de possibles ruptures de stocks du médicament Lévothyrox, prescrit dans le traitement de l’hypothyroïdie.
"Des mesures sont en cours afin d’accroître nos capacités de production. Cependant, ces difficultés pourraient se poursuivre dans les prochains mois et la distribution de ces spécialités reste à ce jour contingentée", prévenait le laboratoire.
VOS INDICES
source
262 -0.38
Juin 2022
PVC
Base 100 en décembre 2014
96.6 -0.1
Juin 2022
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
189.1 +2.33
Juin 2022
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
L'usine allemande de Darmstadt ne tient plus la cadence
Une situation qu’a dénoncé le 8 août une association de patients français atteints d’hypothyroïdie, pourtant soulignée par Merck Serono dès le mois de juin.
En cause, une hausse mondiale du nombre de patients traités avec la lévothyroxine, une hormone thyroïdienne de synthèse prescrite dans les cas d'hypothyroïdie ou de thyroïdectomie. Ils seraient plus de trois millions en France, selon des chiffres de l’ANSM.
Interrogée par L’Usine Nouvelle, la direction de Merck Serono cible également l’arrêt de la production de lévothyroxine par deux génériqueurs français (Biogaran et Teva, ndlr). "Nous sommes sous tension car notre usine de production de Darmstadt, en Allemagne, ne tient pas la cadence consécutive à cette hausse de la demande", confie-t-on chez Merck.
Equipes en trois-huit, nouveau sous-traitant pour le conditionnement des produits
Incitée par l’ANSM à multiplier les actions pour accroître sa capacité de production, Merck Serono a réorganisé son site de la région allemande de Hesse. "Nous avons augmenté les shifts. Les équipes travaillent actuellement en trois-huit", indique-t-on.
Le problème de cadence se situant au stade du conditionnement du produit pour le marché français, Merck Serono a fait appel à un nouveau sous-traitant près de son site de Darmstadt. "La mise en place se fait petit à petit. On espère une amélioration de l’approvisionnement vers la France dès la rentrée, et une levée des mesures de contingence à la fin de l’année", détaille-t-on.
Dans un communiqué publié en fin de journée, le laboratoire évoque également qu'"au niveau mondial, un site de production alternatif est en cours d’homologation".
En attendant, en accord avec l’ANSM, en plus de la mise à disposition de conditionnements hospitaliers pour les patients des pharmacies de ville, Merck Serono a été contraint d'importer sur le marché français l’Euthyrox, un bio-équivalent du Levothyrox commercialisé en Italie sous licence Merck.
Elodie Vallerey
3Commentaires
Réagir