Solvay ferme son usine au Portugal
Les décisions sont arrêtées. Afin de renforcer sa compétitivité et face à une conjoncture difficile, le leader mondial du carbonate de soude enclenche son plan de restructuration lié à ces activités. Comme annoncé fin 2012, Solvay entend augmenter ses capacités aux États-Unis mais réduire la voilure en Europe (CPH n °617). Les contours plus précis de ce plan de réorganisation sont désormais officiels. Plan grâce auquel le chimiste belge prévoit réduire sa base de coûts de 100 millions d'euros dès 2016 en Europe, par rapport à 2012. Face aux surcapacités structurelles sur le Vieux continent, liées aux difficultés économiques et à la faible demande, Solvay va surtout s'attaquer à son vaste réseau industriel européen (5 Mt/an de capacités) pour mieux s'adapter. Ce qui passera par la fermeture d'une usine et la suppression de 450 postes sur un total d'environ 3 000 salariés liés à ces activités d'ici 2016. L'usine condamnée, en l'occurrence la plus petite du réseau européen avec des capacités de 240 000 t/an, est celle de Povoa, au Portugal. Elle fermera en janvier 2014, avec la perte de 190 emplois. Solvay prévoit des coûts d'un maximum de 60 M€ pour cette fermeture. Dans le reste de l'Europe, l'usine de Rosignano, en Italie, est l'une des principales concernées par le plan. Sa production sera désormais alignée « aux besoins du marché ». Soit, actuellement, une réduction des productions d'un maximum de 400 000 t/an en-dessous des capacités installées, selon un porte-parole du groupe. Solvay prévoit également d'utiliser « plus efficacement le potentiel offert ses usines de classe mondiale situées à Torrelavega (Espagne) et à Devnya (Bulgarie) pour renforcer sa compétitivité à la fois en Europe et sur le marché de l'exportation ». Les usines allemandes à Bernburg et de Rheinberg, et celle de Dombasle (Meurthe-et-Moselle) ne feront vraisemblablement pas l'objet de mesures spécifiques, si ce n'est qu'elles seront soumises, comme toutes les autres en Europe à une « refonte de leurs organisations ». Le groupe avait d'ailleurs souligné fin 2012 qu'il chercherait à améliorer l'excellence opérationnelle de toutes ses usines de carbonate de soude en Europe. Hors frais liés à la fermeture du site de Povoa, le chimiste belge prévoit d'injecter 70 à 90 M€ pour améliorer la productivité de ses sites européens. Au-delà de la faible demande, Solvay cherche à renforcer ses positions face à la concurrence dans le bassin méditerranéen. Fin 2012, le groupe n'avait pas caché que les ambitions et projets du producteur turc ETI Soda l'inquiétaient. En parallèle, aux États-Unis, Solvay compte bien augmenter les capacités de son usine de Green River (Wyoming), actuellement de 2 Mt/an, de 12 %. Ce projet fera l'objet d'un investissement non précisé mais limité. Le site américain a l'avantage d'être alimenté en trona, un minerai naturel riche en carbonate de sodium, qui permet à Solvay de disposer sur place d'actifs industriels attractifs.