Solvay abandonne ses unités de recyclage de terres rares en France
Le chimiste belge tourne le dos à ses activités de recyclage dans l'Hexagone. Ce projet impactera une quarantaine de salariés travaillant à Saint-Fons et à La Rochelle.
Le soufflé est vite retombé. Solvay prévoit d'arrêter ses deux unités de recyclage de terres rares en France d'ici à la fin de l'année. Situées à Saint-Fons (Rhône) et à La Rochelle (Charente-Maritime), elles emploient une quarantaine de personnes. Le chimiste belge a lancé mi-janvier un processus d'information-consultation des représentants du personnel portant sur la cessation de cette activité. « Solvay mettra tous les moyens en oeuvre pour limiter autant que possible l'impact social de ces fermetures », a précisé le groupe. Un choix pour le moins surprenant puisque ces unités avaient été inaugurées il y a moins de quatre ans, en octobre 2012.
A l'époque, ce projet de recyclage apparaissait comme stratégique et novateur. L'approvisionnement en terres rares était devenu très problématique puisque la Chine, le principal producteur mondial de terres rares, avait fortement réduit ses quotas à l'exportation. « L'intérêt du recyclage reposait alors sur la sécurité d'approvisionnement en dehors de Chine, combinée à un coût d'accès significativement inférieur à celui des matières premières chinoises », explique Solvay. Dans ce but, le groupe, à travers sa filiale Rhodia, avait développé un procédé inédit de récupération des terres rares contenues dans les lampes fluorescentes en fin de vie. Fruit d'un travail de longue haleine (deux années de R&D suivies de deux ans d'étude d'industrialisation et de choix des sites), il avait été mis au point en 201. Les ateliers de recyclage avaient ensuite ouvert leurs portes un an plus tard. Solvay se félicitait d'être le premier groupe à recycler industriellement six terres rares. 15 millions d'euros avaient été investis dans ce projet, nommé Coléop'terre.
Mais quatre ans plus tard, le paysage a bien changé. Depuis 2013, Solvay constate une baisse de la demande en terres rares, conjuguées à la substitution des lampes fluorescentes par les lampes LED. Pour ne rien arranger, la Chine a annoncé début 2015 la fin de ses quotas de terres rares. Ces éléments conjoncturels ont conduit à une baisse des prix, entraînant une perte de compétitivité de cette activité de recyclage. Actuellement, les poudres luminophores issues des ampoules recyclées sont d'abord envoyées sur la plateforme de Saint-Fons, pour en extraire le concentré en terres rares. L'unité de La Rochelle gère ensuite la séparation des terres rares. Le groupe a précisé que ce site poursuivrait ses activités de formulations à base de terres rares pour les marchés de la catalyse, de la dépollution automobile, du polissage et de l'électronique. Fondée en 1948, l'usine de La Rochelle emploie actuellement 370 personnes. Elle produit chaque année environ 6 000 tonnes de produits de formulation à base de terres rares. De son côté, le site de Saint-Fons continuera son activité historique de production de vanilline. Il emploie environ 300 salariés et a été créé en 1 886.
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