SIGNALISATION AUTOMOBILEBATAILLE EN VUE AUTOUR D'UN FEUA quelques semaines de la nouvelle législation européenne sur le troisième feu stop, les équipementiers affûtent leurs armes. Sur un marché où les prévisions de volume sont délicates, il faut minimiser les risques.
SIGNALISATION AUTOMOBILE
BATAILLE EN VUE AUTOUR D'UN FEU
A quelques semaines de la nouvelle législation européenne sur le troisième feu stop, les équipementiers affûtent leurs armes. Sur un marché où les prévisions de volume sont délicates, il faut minimiser les risques.
Jean-Jacques Alliot, le directeur général d'Axo Scintex, arpente à grands pas les nouveaux ateliers de son usine de Saint-Julien-du-Sault, dans l'Yonne. Dans quelques semaines, ils accueilleront des installations destinées à la fabrication du troisième feu stop. Objectif: être prêt pour le 1er janvier 1996 et l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne. A cette date, le troisième feu ne sera plus un accessoire facultatif. Tous les véhicules de conception nouvelle ou restylés devront en être équipés. En attendant février 1998 et l'élargissement de la réglementation à toutes les nouvelles immatriculations. Dans le petit monde de la signalisation, les équipementiers affûtent leurs armes.
2,4 millions de véhicules concernés par la législation
En recherche et développement comme en industrialisation, chacun s'est préparé. Un exercice délicat, tant, sur ce marché, les prévisions de volume sont délicates à faire. Si quelque 2,4millions de véhicules seront effectivement concernés dès janvier - législation oblige -, ce chiffre pourrait être plus important. Car certains constructeurs, pour des raisons de marketing, seraient en mesure de proposer cet équipement plus vite que la loi ne les y oblige. Sans parler de la seconde monte et de l'engouement actuel de certains conducteurs pour cet accessoire. Devant de telles incertitudes, il fallait minimiser les risques. Fortement implanté hors d'Europe, dans des pays qui ont déjà rendu le troisième feu stop obligatoire, l'allemand Hella ne part pas de rien. Sa gamme est prête sur les lampes classiques comme sur les diodes électroluminescentes, une technologie qui permet d'avoir des blocs optiques ultraplats laissant toute liberté aux designers. Côté production, c'est l'usine de Lippstadt, en Allemagne, qui approvisionnera l'Europe. Chez Valeo, c'est le site de Mazamet, dans le Tarn, qui fabrique les troisièmes feux stop. D'importants investissements ont été réalisés fin 1993 à cet effet. Les moyens de production, qui tournaient en sous-capacité avec le seul marché de l'accessoire, vont pouvoir monter en cadence avec la nouvelle législation. Le leader de la signalisation européenne, qui compte bien garder sa place avec ce produit, propose lui aussi une palette de solutions techniques: monolampes, multilampes et diodes.
Quatre compétiteurs sur les rangs
Autant de produits également dans les cartons de Magneti Marelli, qui a développé une solution maison basée sur l'optique diffractive. Système qui "a les avantages des diodes, mais qui est moins onéreux" selon l'équipementier. Magneti Marelli, qui a investi quelque 20 millions de francs depuis quatre ans en recherche et développement sur ces nouveaux produits, a chargé ses usines de Turin et de Birmingham de leur fabrication. Même répartition des tâches au sein du groupe Amiclas-Axo Scintex. C'est l'usine de Saint-Julien-du-Sault qui fabrique les dispositifs à lampes classiques. Les deux sites de Seima Italiana se chargeant en plus des solutions à diodes. Pour limiter au minimum ses coûts, mais aussi ceux de ses clients, l'équipementier a développé deux modules standards à quatre et cinq lampes. Deux éléments qu'il suffit ensuite d'"habiller" en fonction du design du véhicule. Les dés sont lancés. Entre les quatre compétiteurs, la bataille sera serrée. Juliette Ghiulamila
USINE NOUVELLE N°2524