Siemens Energy rentre dans les électro-carburants avec un projet d'usine au Chili
Avec plusieurs partenaires, l’allemand Siemens Energy a annoncé son intention de produire des électro-carburants au Chili d’ici 2022. Le projet s’inscrit dans la même veine que celui annoncé par Norsk e-fuel en juin. Mais alors que ce dernier a opté pour le procédé Fischer-Tropsch, Siemens Energy mise sur la voie méthanol.
C'est un signal fort de l'émergence des électro-carburants, aussi appelés e-fuels. L’allemand Siemens Energy a annoncé le 2 décembre son intention de construire un site de production de ces carburants de synthèse produits à partir d'électricité renouvelable et de CO2 dans la province de Magallanes (Chili).
Dans une phase pilote, environ 130 000 litres seront
produits dès 2022. La capacité annuelle de production doit ensuite être augmentée en deux
temps : 55 millions de litres en 2024 et 550 millions de litres en 2026.
Baptisé Haru Oni, le projet inclut notamment le
constructeur automobile allemand Porsche, l’énergéticien italien Enel, l’entreprise
chilienne Andes Mining & Energy (AME) et la compagnie pétrolière ENAP
(Empresa Nacional del Petróleo).
Un projet qui s'ajoute à celui de Norsk e-Fuel
Ce projet de Siemens s'ajoute à celui du consortium Norsk e-Fuel, composé de
quatre partenaires européens : Sunfire, Climeworks, Valinor et Paul Wurth. En juin dernier, Norsk e-Fuel, avait annoncé son intention de produire des électro-carburants dans les
années à venir, avec un site de production qui serait situé sur le parc industriel d’Herøya
à Porsgrunn (Norvège).
Le début des travaux est prévu en 2022 avant une mise en
service en 2023 avec une capacité annuelle de 10 millions de litres dans un
premier temps, puis de 100 millions d’ici à 2026.
Deux voies : méthanol et Fischer-Tropsch
Appartenant aux technologies dites
« power-to-liquid », celles envisagées par les deux projets pour
produire leur électro-carburant sont différentes. Norsk e-fuel compte produire
un gaz de synthèse par co-électrolyse à haute température à partir d’eau, de
dioxyde de carbone (CO2) et d’électricité renouvelable. Le mélange gazeux
d’hydrogène et de monoxyde de carbone obtenu est alors transformé en carburant
liquide par le procédé bien connu de Fischer-Tropsh.
De son côté, Siemens Energy a préféré la voie méthanol.
Ce dernier est produit à partir d’hydrogène - obtenu par électrolyse à membrane
échangeuse de protons (PEM) à partir d’eau et d’électricité éolienne - et de
CO2. Le méthanol peut être utilisé en tant que tel ou transformé en d’autres
hydrocarbures, ici par un procédé « methanol to gasoline » fourni par
Exxon Mobil.
L'une pour les voitures, l'autre pour les avions
«Entre la voie
méthanol et la voie Fischer-Tropsch, il n’y a aucun gagnant aujourd’hui, indique
Thibault Cantat dans
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C'est peut-être la raison pour laquelle Norsk e-fuel met
l’accent sur l’aviation et sur son intention de produire du kérosène de
synthèse, bien que le procédé Fischer-Tropsch puisse très bien produire d’autres
types de carburants. Tandis que le projet Haru Oni de Siemens Energy embarque
Porsche en tant que partenaire et premier client pour le carburant produit. Le
constructeur de véhicules de luxe entend d’abord utiliser les e-fuels chiliens
dans des « projets phares », comme dans ses voitures de courses, mais
aussi plus tard dans ses véhicules grand public.
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