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Sial 2014 : Savel lance les volailles "Fermiers solidaires" pour les grandes surfaces
La PME bretonne familiale Savel veut se développer en grandes surfaces avec un concept de commerce équitable baptisé "Fermiers solidaires". Elle espère ainsi doubler son chiffre d’affaires d’ici à cinq ans.
Voilà une entreprise bretonne du secteur de la volaille qui n’a pas peur de se frotter aux grandes surfaces malgré les difficultés du secteur. Habituée aux circuits de la restauration hors foyer, Savel prévoit de se développer dans les supers et hypermarchés en 2015.
Pour cette PME familiale, née en 1968, toujours détenue à 100% par la famille fondatrice Léon, le pari est osé. "Pour réussir en grandes surfaces, il faut proposer un modèle différenciant", a déclaré le 20 octobre, Jean-Christophe Léon, le directeur général de la Savel, lors du Salon international de l’alimentation (Sial).
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Une fondation pour gérer la marque
"Aujourd’hui, deux modèles s’opposent dans la filière, celui des grands groupes privés qui produisent à grande échelle et celui des coopératives mais qui est en souffrance", a-t-il ajouté. Savel revendique une troisième voie. "Nous mettons en place une démarche équitable de partage de la valeur au sein de la filière, pour augmenter le revenu des éleveurs", a poursuivi le directeur général. L’entreprise de 288 salariés, va proposer aux grandes surfaces, un label "Fermiers solidaires", une marque privée qui sera gérée par une fondation créée en 2015.
Si les modalités concrètes du partage de la valeur restent encore à préciser, Savel espère que son système permettra d’augmenter de 10 à 15% le revenu des éleveurs. En clair, l’entreprise achètera les volailles à ses éleveurs selon une grille tarifaire classique mais leur reversera ensuite un complément de revenu, sous forme de rétrocession. "Les fonds récoltés par cette démarche iront à 40% pour les éleveurs, à 30% pour des actions en faveur de l’environnement et à 30% pour répondre à des problèmes sociétaux", a expliqué Jean-Christophe Léon.
8 millions d’euros investis dans l’outil industriel
Selon lui, Savel serait déjà en pourparlers avancés avec deux enseignes nationales de la grande distribution. "C’est du gagnant-gagnant, la démarche permettra aux distributeurs de retrouver un discours positif vis-à-vis des éleveurs et des consommateurs", a-t-il affirmé, ajoutant qu’il n’était pas opposé à ce que ce concept de "Fermiers solidaires" s’ouvre à d’autres filières agricoles.
Se développant sur trois filières, le coquelet, la pintade et le poulet jaune, Savel a réalisé un chiffre d’affaires de 85 millions d’euros en 2013, qualifié de "stable" par rapport à 2012, dont 45% à l’export. 90% de l’activité est réalisé dans la restauration hors foyer, 10% dans les grandes surfaces régionales.
La PME familiale entend doubler son chiffre d’affaires totald’ici à cinq ans. Ces trois dernières années, l’entreprise qui possède trois usines, à Lannilis (Finistère), Carhaix-Plouguer (Finistère) et La Séguinière (Maine-et-Loire), a investi 8 millions d’euros pour moderniser son outil industriel.
Adrien Cahuzac
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