« Si Ikea n’intervient pas dans les jours qui viennent, nous devrons déposer le bilan »
Jean-Charles Parisot est PDG de Green Sofa. Le fabricant de canapés emploie 122 personnes à Dunkerque (Nord). Entre 2008 et 2011, son chiffre d’affaires a chuté de 23 à 11 millions d’euros après le désengagement de son client Ikea.
Quel est l’avenir de l’usine Green Sofa de Dunkerque ?
Si Ikea n’intervient pas dans les jours qui viennent pour remonter leur prix, nous devrons déposer le bilan. A raison de 20 euros perdu par canapé vendu, notre situation se dégrade de jour en jour. Le site s’était spécialisé au début des années 2000 pour répondre aux stricts besoins d’Ikea et était devenu une usine de production pure avec un bureau d’études restreint et pas de service commercial. A leur demande nous avions beaucoup investi dans cette voie. A partir de 2008, ils ont cessé de donner des prévisions à long terme et en septembre 2010 ils ont annoncé leur intention d’arrêter leur commande fin 2012. Depuis trois ans, nous étions les seuls fabricants français de canapés à travailler pour eux.
En 2010, vous avez racheté la société au groupe Parisot, quels étaient vos projets ?
Ikea nous ayant assuré qu’il maintiendrait ses commandes jusqu’à fin 2012, cela me laissait le temps de nous reconvertir vers d’autres clients. L’objectif était de monter en gamme et en services afin d’accroitre notre valeur ajoutée. Mais l’augmentation du coût de matières premières survenues fin 2010 a dégradé nos marges et réduit considérablement notre trésorerie.
Qu’en est-il de l’usine Parisot Green Sofa qui se trouve en Roumanie et qui emploie 500 personnes ?
L’usine roumaine était également fournisseur d’Ikea. Elle fabrique des canapés low cost. J’ai réussi à lui trouver de nouveaux clients et à la restructurer. A Dunkerque, c’est beaucoup plus difficile car cela entraîne des coûts bien plus importants.
Propos recueillis par Genneviève Hermann