Sharp envisage la construction d’une usine d’écrans LCD de 7 milliards de dollars aux Etats-Unis
Répondant à l’appel de Donald Trump de relocaliser la production aux Etats-Unis, le groupe japonais de l’électronique Sharp envisage d’y construire une usine d’écrans LCD de plus de 7 milliards de dollars, la première outre-Atlantique. Le projet pourrait se concrétiser au second semestre 2017.
En visite officielle aux Etats-Unis, le Premier ministre japonais Shinzo Abe apporte une bonne nouvelle au président américain Donald Trump. Selon plusieurs médias nippons dont The Japan Times, Sharp, l’un des fleurons de l’électronique du Japon, envisage la construction outre-Atlantique d’une usine d’écrans LCD. L’investissement atteint la bagatelle des 800 milliards de yens, plus de 7 milliards de dollars. Le projet pourrait se concrétiser au second semestre 2017. Shinzo Abe se fera un plaisir de l’annoncer à Donald Trump lors de leur rencontre à la Maison Blanche le 9 février 2017.
Production peu sensible aux coûts de main d'oeuvre
Le projet est dans les tuyaux depuis un mois. Terry Gou, le président-fondateur de Foxconn qui a pris les rênes de Sharp en août 2016, l’a confirmé le 21 janvier 2016. Une façon de répondre à l’appel pressant de Donald Trump de relocaliser la production aux Etats-Unis. Avant que le nouveau président américain ne prenne ses fonctions, il a multiplié les attaques contre Apple, allant jusqu’à demander aux consommateurs de boycotter ses produits fabriqués en Chine.
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Or c’est Foxconn qui assemble la plus grand partie des produits de la marque à la pomme, essentiellement en Chine et marginalement au Brésil. Terry Gou n’est pas chaud à l’idée de déplacer l’assemblage outre-Atlantique. « Ceci se traduirait par des coûts cinq fois supérieurs, est-ce que le consommateur américain l’accepterait ? », justifie-t-il. Au lieu de cela, il propose l’ouverture d’une usine d’écrans LCD, où la production est automatisée et donc peu sensible aux coûts de main d’œuvre.
Attirer les fournisseurs clés
Si le projet se confirme, Sharp et Foxconn offriront aux Etats-Unis leur première usine d’écrans LCD, alors que le pays de l'Oncle Sam constitue le deuxième marché mondial après la Chine. Les détails ne sont pas encore connus. Mais le groupe japonais voit les choses en grand. Comme pour son site de Sakai, au Japon, il envisage la création d’un complexe industriel réunissant aussi la fabrication des composants clés des écrans LCD, comme les panneaux de verre, les filtres de couleurs, les films optiques, les gaz ou encore les produits chimiques. Il voudrait attirer dans son sillage des fournisseurs comme Asahi Glass (pour les panneaux de verre), Dai Nippon Printing (pour les filtres de couleurs), Toppan Printing (pour les films optiques), et même des équipementiers de production de façon à disposer sur place de tout l’écosystème nécessaire à la fabrication d’écrans LCD.
Ce projet s’inscrit dans une vaste contre-offensive de Sharp qui inclut aussi la construction d’usines d’écrans LCD en Chine et en Inde. Sous la férule de Foxconn, le groupe japonais de l’électronique, en proie à des difficultés chroniques depuis 2011, reprend confiance et passe à la contre-attaque dans la télévision, les écrans LCD, les panneaux solaires ou encore les semiconducteurs. Après trois années consécutives dans le rouge, il a renoué au quatrième trimestre 2016 avec les bénéfices et espère reprendre le chemin de la croissance dès le premier trimestre 2017.
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