Sérieuses réserves de la CMA sur l'accord Hutchison-Telefonica
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\ 17h33
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La fusion déboucherait sur une augmentation des prix et/ou sur une baisse de la qualité des services offerts aux clients britanniques, a dit le directeur général de la CMA, Alex Chisholm, dans une lettre ouverte à la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.
La Commission européenne a lancé en octobre une enquête approfondie concernant l'offre de 10,3 milliards de livres (12,86 milliards d'euros au taux de change actuel) d'Hutchison Whampoa sur l'opérateur télécoms mobile britannique O2, filiale de l'espagnol Telefonica, craignant elle aussi que l'opération ne se traduise par une hausse des prix.
Cette opération ferait d'Hutchison, qui contrôle l'opérateur britannique Three Mobile, le premier opérateur mobile de Grande-Bretagne et réduirait le nombre d'acteurs de quatre à trois, seuil qui habituellement rend l'exécutif européen sourcilleux.
"Il est clair que les remèdes proposés sont tout à fait insuffisants par rapport à ce qui serait requis pour respecter les normes légales en la matière (...)", dit la CMA, ajoutant que la seule option pour la Commission est d'interdire le rachat si les aménagements suggérés ne sont pas concrétisés.
La CMA suggère notamment que les deux sociétés cèdent, soit Three Mobile, soit le réseau mobile pour les entreprises d'O2.
Hutchison s'est déclaré prêt à conclure des accords de partage de réseaux avec Sky et Virgin Media, selon trois sources proches du dossier.
Le groupe de Hong Kong s'est dit "très déçu" par l'intervention de la CMA, qui n'a, selon lui, aucune légitimité à s'immiscer dans ce dossier.
"Ce n'est en aucun cas une surprise que la CMA s'oppose à cette fusion", réagit Hutchison dans un communiqué.
"Elle s'y est toujours opposée, comme l'Ofcom", ajoute-t-il, en désignant l'autorité de régulation des télécoms en Grande-Bretagne. "Mais c'est à la Commission (européenne) d'évaluer les questions relevant de la concurrence, sur la base des faits et des solutions proposées."
(Vidya L Nathan à Bangalore et Paul Sandle à Londres, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten et Bertrand Boucey)