Selon le GIEC, la gestion plus durable des terres est indispensable mais non suffisante pour lutter contre le changement climatique
Le 8 août 2019, le très attendu rapport du GIEC sur le changement climatique et la terre a été publié. Les délégations des 195 pays membres étaient réunies depuis vendredi, à Genève, pour examiner ce texte. Bonne nouvelle : la "gestion durable des terres", ou "sustainable land management", présente un potentiel important de lutte contre la hausse globale des températures. Mais, mauvaise nouvelle : cette transformation ne sera jamais suffisante pour enrayer le réchauffement climatique. Il faut, de toute façon, drastiquement réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre. A défaut, la sécurité alimentaire mondiale sera très fortement impactée et le risque, à terme, est la survenance d'une crise.
"Pour la surface des terres, la température a augmenté pratiquement deux fois plus vite que la température moyenne globale", énonce Jean-François Soussana, agronome, vice-président de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et auteur principal du chapitre 6 du dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Le constat est donc sans appel : les terres doivent être gérées autrement.
Depuis vendredi 2 août 2019, les délégations des 195 pays membres du GIEC étaient réunies pour examiner le rapport spécial sur "le changement climatique, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des sols, la sécurité alimentaire, et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres". Cinq jours plus tard, le 7 août, le texte est approuvé par les gouvernements à Genève et publié le 8 août. Cette étude a été préparée sur deux ans par 107 auteurs principaux de 52 pays de toutes les régions du monde. Plus de 7000 publications scientifiques ont été passées en revue. Pour rappel, le GIEC n'a pas de mandat prescriptif.
The @IPCC_CH Special Report on Climate Change and Land has been approved! #SRCCL pic.twitter.com/qtiRZT3Cju
— UNCCD (@UNCCD) August 7, 2019
"Une gestion plus durable des terres présente un potentiel important"
L'apport principal de ce rapport tient en une phrase : une "gestion durable des terres" présente un potentiel important de lutte contre les conséquences du changement climatique. Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et coprésident du GIEC, est claire : "Les terres sont sous une pression croissante des activités humaines et le changement climatique est une pression supplémentaire. Or, ces mêmes terres fournissent des ressources essentielles pour l'alimentation, l'eau et le bien-être humain".
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