Selon l'AIE, l’éolien en mer pourrait alimenter la planète en électricité
Dans un rapport publié le 25 octobre, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) détaille le potentiel technique de l’éolien en mer. Les vents marins situés dans des zones à moins de 60 km des côtes et où le fond ne descend pas en dessous de 60 mètres pourraient produire 36 000 TWh chaque année, alors que la consommation mondiale actuelle est de 23 000 TWh.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a détaillé ses prévisions de croissance de l’éolien en mer dans un rapport présenté le 25 octobre. Sa capacité installée pourrait grimper de 23 GW en 2018 à 342 GW en 2040, voire à 562 GW dans un scénario optimiste. L’électricité produite par les vents marins grimperait alors de 67 TWh aujourd’hui (0,3% de la production totale) à 1 281 TWh en 2040 (3,1% du total) ou 2 072 dans le cas optimiste (5,4 % du total). Des chiffres toutefois bien en deçà de ce que pourrait fournir l’éolien en mer. En effet, ce même rapport inclut une analyse détaillée du potentiel technique de l’éolien offshore réalisée en partenariat avec l’Imperial College London. « Les meilleurs sites pour l’éolien en mer pourraient fournir plus d’électricité que le monde n’en consomme aujourd’hui », lit-on dans le rapport.
Alors que la consommation globale d’électricité est aujourd’hui de 23 000 TWh, l’analyse montre que le potentiel technique est de 36 000 TWh pour l’éolien en mer à l’échelle de la planète. Et ce résultat ne considère que des installations dans des eaux peu profondes (moins de 60 mètres) et proche des côtes (moins de 60 km). « En permettant d’aller plus loin des côtes et vers des eaux plus profondes, l’éolien flottant pourrait débloquer suffisamment de potentiel pour couvrir onze fois la consommation mondiale d’électricité en 2040 », précise le rapport.
L’Europe bien lotie
Déjà pionnière dans l’éolien offshore avec 80% des capacités installées aujourd'hui, l’Europe (Groenland et territoires d’Outre-mer exclus) est particulièrement bien lotie. L’éolien en mer pourrait couvrir dix fois la consommation d’énergie du continent : 71 845 TWh contre 7 666 TWh consommés aujourd’hui. En considérant les « meilleurs sites », c’est-à-dire en eaux peu profondes et proches des côtes, le potentiel passe à 2 629 TWh, soit 34 % de l’électricité consommée.
Cette étude a été réalisée avec le modèle « Renewables.ninja » développé par l’Imperial College London et l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zurich). Les régions où la vitesse du vent est inférieure à 5 m/s ont été exclues. De même pour les zones marines protégées classées Ia, Ib, II et II par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Enfin, des zones tampons ont été considérées par rapport aux câbles sous-marins existants, les routes maritimes majeures, les failles géologiques propices aux séismes, et les zones de pêche ou les installations pétrolières.
Produire de l’hydrogène au large ?
Pour ses estimations concernant les zones en eaux profondes et au large, l’AIE indique toutefois s’être limitée aux zones où le fond ne descend pas en dessous de 2 000 mètres et situées à moins de 300 km de la côte. Néanmoins, précise l’agence, la distance pourrait ne pas être un problème si, au lieu de transporter l’électricité par câble jusqu’à la côte, elle était transformée en hydrogène sur place. Celui-ci étant ramené à terre par bateau.
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