Scorpion, un programme structurant pour l’armement
C’est fait. Le consortium composé de Nexter, Thales et Sagem DS (groupe Safran) a bel et bien gagné le contrat d’une vingtaine de millions d’euros concernant la première brique du programme Scorpion. Personne ne veut le confirmer à haute voix, ni à la DGA, ni chez les industriels intéressés. Mais chez EADS, qui menait un autre consortium avec l’américain SAIC, on ne se fait plus d’illusion. La nouvelle devrait être annoncée lors du salon Eurosatory, le 14 juin.
Pourquoi ces ténors se battaient-ils pour gagner ce marché de 20petits millions ? Tout simplement parce que ce premier contrat va permettre de définir l’architecture du principal chantier de rénovation des armées pour les dix ans à venir, baptisé Scorpion. Décrocher cette première brique donne donc une position stratégique aux gagnants pour orchestrer la suite du programme. Ce dernier représenterait potentiellement 5 à 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires !
Un joli pactole... qui permettra de moderniser les systèmes d’information et de communication entre les blindés, les fantassins, les hélicoptères de combat et l’état-major. Il permettra aussi d’investir dans un ambitieux programme d’équipements en blindés. 2300 VBMR (blindés multirôles) viendront remplacer les bon vieux VAB. Inutile de préciser que Nexter peaufine déjà son offre. De même, l’armée de terre pourrait commander près de 300EBRC (reconnaissance et combat) pour remplacer les AMX 10 RC. Sur ce dernier marché, un acteur comme Panhard aimerait bien se positionner. Le constructeur va d’ailleurs présenter une maquette d’EBRC à l’échelle 1 au salon Eurosatory. Le choix des fournisseurs devrait être fait courant 2012 pour un démarrage de la production vers 2015.
Un relais d'activités indispensable
Scorpion disposera également d’un volet canon. Nexter, allié à l’anglais BAE Systems, lorgne dessus avec son canon de 40mm, le programme CTAI. Avantage: il va livrer cette année les dix premiers engins et leurs munitions au ministère de la Défense britannique, pour effectuer les qualifications... La DGA les suivra de près. Pour les industriels de la défense terrestre, Scorpion est le contrat de la décennie. S’il n’est pas raboté par les coupes budgétaires, il constituera un relais d’activités indispensable. Pour Nexter notamment, dont la fin de la production du VBCI interviendra vers 2013-2014. Mais pas seulement. Scorpion va fortement inciter les industriels à s’allier pour répondre aux appels d’offres... Il sera ainsi très structurant pour la filière française habituée à avancer en ordre dispersé.
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