Sasol investit près de 9 Mrds $ pour étendre son complexe de Lake Charles

Le géant sud-africain se lance définitivement. Après des années d'études, Sasol s'engage pour de bon dans la vaste extension de son complexe américain. Près de 9 Mrds $ vont être injectés, dont 8,1 Mrds $ pour les unités de production.

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Cette fois c'est confirmé. Pour de bon. Pas loin de deux ans après avoir esquissé les contours de son projet, Sasol se lance dans l'extension de son complexe pétrochimie de Lake Charles, en Louisiane (États-Unis). Mais le groupe sud-africain engage un investissement supérieur aux 5 à 7 milliards de dollars évoqués fin 2012, puisqu'il va engager près de 9 Mrds $ (près de 7,1 Mrds €). La somme se décompose en 8,1 Mrds $ pour le vapocraqueur et les unités de dérivés à construire, ainsi que 800 M$ pour les infrastructures, les utilités et l'acquisition de terrain. « Ce complexe pétrochimique de taille mondiale va quasiment tripler notre production chimique aux États-Unis », se réjouit David Constable, président et p-dg de Sasol. Une aubaine, nourrie à la révolution nord-américaine des gaz de schiste. À Lake Charles, Sasol dispose déjà d'un complexe comprenant un vapocraqueur, son unique sur le sol américain, et déjà sur base éthane. En aval, le complexe dispose d'unités d'alkyl-benzène linéaire, d'éthoxylation d'alcools, d'extraction de paraffine, ou encore d'oxyde d'aluminium. Le projet d'extension comprend la construction d'un vapocraqueur colossal d'une capacité de 1,5 million de tonnes par an. En aval, Sasol construira six unités de dérivés : polyéthylène basse densité et de basse densité linéaire (capacités de 900 000 t/an au total également réparties selon Chemical Week), oxyde d'éthylène et de mono-éthylène glycol, alcools (procédés Ziegler et Guerbet), éthoxylates, ainsi qu'une unité d'alpha-oléfines. Cette dernière ne serait toutefois pas construite en priorité et serait confirmée à l'avenir, indique Chemical Week. Sasol prévoit en outre à Lake Charles une unité de 470 000 t/an de polyéthylène haute densité en coentreprise avec Ineos. Au total, le pétrochimiste sud-africain estime que 90 % de l'éthylène qui sera produit sur le site servira à alimenter les unités en aval. En termes de calendrier, les premières unités de dérivés pourraient démarrer fin 2017, le vapocraqueur début 2018 et l'ensemble du complexe seraient pleinement opérationnels courant 2018.

Le Français Technip à bord

Dans le cadre d'une coentreprise, l'Américain Fluor et l'ingénieriste français Technip ont remporté le contrat d'ingénierie, de fourniture des équipements et de gestion de la construction (EP&CM). Le duo sera aussi en charge de la mise en service et des tests de performance du vapocraqueur et des unités de dérivés. Le groupe français est impliqué dans le projet depuis quelque temps déjà, notamment avec l'obtention du contrat d'ingénierie d'avant-projet détaillé (FEED) en 2013.

Les projets de Sasol sont sans doute encore loin d'être finis à Lake Charles. D'ici 18 à 24 mois, le groupe arrêtera sa décision de construire ou non une usine de transformation de gaz naturel en produits pétroliers liquides (Gas-to-liquids, GTL), d'une capacité de 96 000 barils par jour. Un investissement évalué entre 11 et 14 Mrds $...

Succession de propriétaires à Lake Charles

Le complexe de Lake Charles a été mis en service en 1961 par la division pétrochimique de Conoco, rebaptisée ensuite Conoco Chemicals. Acquis en 1982 par DuPont, il a été détenu par Vista Chemical dès 1984 puis cédé en 1991 à RWE-DEA. En 1999, les activités PVC du site ont été vendues à Georgia Gulf (Axiall aujourd'hui), avant l'acquisition du site par Sasol en 2001.

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