Sans accord sur le Brexit, "le business model de Nissan Europe ne sera plus viable"
Un Brexit sans accord commercial pourrait menacer les activités de Nissan en Europe, a déclaré le président de cette branche le 24 février. En revoyant sa stratégie industrielle, l'entreprise espère un rebond de ses immatriculations françaises en 2020.
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Mis à jour
25 février 2020
Nissan a prévenu lundi 24 février que sans accord commercial entre le Royaume-Uni et l'Union européenne (UE) d'ici à fin 2020, le retrait britannique de l'UE pourrait compromettre l'avenir de son usine en Angleterre et l'ensemble de son activité en Europe. Le Royaume-Uni, qui a quitté officiellement l'UE le 31 janvier, doit entamer des négociations avec Bruxelles pour parvenir à un compromis avant la date butoir du 31 décembre 2020.
75 % de la production anglaise exportée
"Nous partons du principe qu'ils vont trouver un accord qui puisse satisfaire les besoins de l'usine [de Sunderland en Angleterre]", a déclaré Gianluca de Ficchy, président de Nissan Europe, à des journalistes au siège européen du groupe à Montigny-Le-Bretonneux (Yvelines). "Mais on a toujours dit que sans accord, [...] avec des tarifs à 10%, le 'business model' de Nissan Europe dans son ensemble ne sera plus viable", a-t-il ajouté.
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L'usine de Sunderland, qui produit le tout nouveau Juke et doit assembler la future génération de Qashqai, exporte 75 % de sa production, essentiellement vers l'Europe.
2020, année de transition pour Nissan Europe ?
Quant à la possibilité d'utiliser à la place d'autres usines européennes de Nissan ou du partenaire Renault, Gianluca de Ficchy a jugé cette solution très complexe et très coûteuse à mettre en place. "Une transition d'un véhicule produit d'une région à l'autre, en termes de délai, en termes de coût, serait absolument difficile à gérer sur une certaine période", a-t-il dit.
Nissan prévoit un rebond de ses immatriculations en France en 2020, où le marché est attendu en légère baisse. Le groupe japonais s'attend en revanche à un nouveau recul de ses ventes en Europe car 2020 est considérée par Nissan comme une année de transition pour ses produits et de recentrage sur les ventes plus rentables auprès des particuliers.
"On ne va pas rentrer dans l'immédiat dans une opération de restructuration"
Interrogé sur la restructuration annoncée à l'échelle mondiale par Nissan, ébranlé comme Renault par la disgrâce de son ex-patron Carlos Ghosn, le président de Nissan Europe a simplement répondu que les effectifs et les coûts de la partie Europe avaient déjà été réduits ces dernières années. "Il faut qu'on revoie la stratégie industrielle en Europe dont [l'usine de] Barcelone fait partie, mais on ne va pas rentrer dans l'immédiat dans une opération de restructuration", a ajouté Gianluca de Ficchy. Il se donne quelques mois pour élaborer cette nouvelle stratégie.
Dans le contexte actuel, le président de Nissan Europe a jugé la coopération avec Renault encore plus vitale aujourd'hui pour faire face aux lourds investissements sur l'électrification que doivent consentir tous les constructeurs. "Nissan en Europe n'aurait pas existé sans la présence de Renault", a dit Gianluca de Ficchy, faisant référence aux moteurs et boîtes de vitesse développées en commun, ainsi qu'à l'assemblage de fourgons Nissan dans les usines Renault.
"Je pense qu'il y a énormément d'opportunités pour trouver de plus en plus de synergies dans l'avenir et encore pas mal de choses à faire en terme de produits", a-t-il conclu.
Avec Reuters (Édité par Jean-Stéphane Brosse)
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