Sanofi va acquérir Bioverativ pour 11,6 Mrds $
Le géant pharmaceutique français propose 11,6 milliards de dollars pour l'acquisition de la biotech américaine Bioverativ afin de renforcer son leadership dans les maladies rares, et notamment l'hémophilie.
Ce serait la plus grande acquisition de Sanofi depuis 2011. Le géant pharmaceutique français, qui avait alors mis la main sur Genzyme pour 20 milliards de dollars, s'apprête désormais à acquérir la société américaine de biotechnologies Bioverativ pour un potentiel de 11,6 Mrds $ (9,4 Mrds €). L'opération a été approuvée à l'unanimité par les conseils d'administration des deux groupes, et Sanofi devrait lancer une offre publique d'achat en février pour acquérir toutes les actions ordinaires en circulation de Bioverativ au prix de 105 $ par action en numéraire. Soit une prime de 64 % par rapport au cours de clôture des actions de Bioverativ du 19 janvier 2018. Sous réserve de satisfaction ou de dispense des conditions de clôture usuelles, l'opération devrait être finalisée dans un délai de trois mois. Une filiale intégralement détenue par Sanofi fusionnerait alors avec Bioverativ, et toutes les actions qui n'auront pas été apportées à l'offre publique d'achat seront converties en un droit à recevoir 105 $ au comptant par action. Pour financer cette transaction, Sanofi envisage de puiser dans sa trésorerie et de lever un emprunt.
Sanofi se renforce dans les maladies rares
VOS INDICES
source
200 -2.44
Avril 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
100 +0.1
Avril 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
146.8 -4.49
Avril 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
Spin-off de Biogen et fondée début 2017, Bioverativ est spécialisée dans le développement de traitements contre l'hémophilie. En 2016, la société basée à Waltham dans le Massachusetts a généré 847 M$ de ventes et 41 M$ de redevances. Ses traitements à demi-vie prolongée Eloctate et Alprolix, qui luttent respectivement contre l'hémophilie A et l'hémophilie B, sont déjà commercialisés. Le portefeuille de développement de la société comprend également un programme de recherche de phase III pour la maladie d'agglutinine froide, ainsi que des programmes de recherche au stade précoce et de collaborations dans le domaine de l'hémophilie et d'autres troubles hématologiques rares comprenant la drépanocytose et la thalassémie bêta. Avec des ventes annuelles d'environ 10 Mrds $ et 181 000 hémophiles identifiés dans le monde, l'hémophilie est le marché le plus important du segment Maladies rares et devrait enregistrer une croissance de plus de 7 % par an jusqu'en 2022. « Avec Bioverativ, un leader sur le marché croissant de l'hémophilie, Sanofi conforte sa présence en médecine de spécialités et son leadership dans les maladies rares, conformément à sa feuille de route 2020, et met en place une plateforme qui lui permettra d'assurer sa croissance dans d'autres troubles hématologiques rares », a déclaré Olivier Brandicourt, directeur général de Sanofi. Cette acquisition va également permettre au géant pharmaceutique français de faire avancer le développement et la commercialisation du fitusiran, pour lequel il a obtenu les droits mondiaux sur le développement et la commercialisation, suite à la renégociation de son alliance dans les maladies rares avec Alnylam Pharmaceuticals (CPH n°828).
Sanofi pourrait faire d'autres acquisitions en immuno-oncologie
Dans une interview accordée aux Échos début janvier, le directeur général de Sanofi avait déclaré que le groupe souhaitait rattraper son retard sur le segment de l'immuno-oncologie, celui-ci faisant toujours partie de ses priorités. Selon nos confrères de Libération, les dirigeants du géant pharmaceutique français auraient souligné que le groupe avait encore la capacité financière de mener des acquisitions en immuno-oncologie de même ampleur que celle de Bioverativ. Ces deux dernières années ont pourtant été marquées par l'échec de plusieurs opérations de rachat sur ce segment, notamment celle de Medivation en 2016, finalement vendu à Pfizer (CPH n°770) et celle d'Actelion, quelques mois plus tard, finalement repris par Johnson et Johnson (CPH n°786).