Sanofi relève ses perspectives 2017 mais le dupilumab déçoit

PARIS (Reuters) - Sanofi a relevé lundi ses perspectives financières pour 2017 grâce à la forte croissance de ses activités dans la médecine de spécialités, les vaccins et les marchés émergents au deuxième trimestre mais les ventes de son nouveau médicament contre l'eczéma ont déçu les investisseurs.

L'action Sanofi, en forte progression dans la matinée, a finalement clôturé en baisse de 1,07% à 80,72 euros.

Le titre Regeneron Pharmaceuticals, le partenaire américain avec lequel Sanofi a développé le médicament biologique Dupixent (dupilumab) contre l'eczéma, perdait plus de 2% à trois heures de la clôture à Wall Street.

Le directeur général de Sanofi Olivier Brandicourt, en présentant les résultats semestriels du groupe, s'est dit encouragé par un "très bon démarrage" du Dupixent aux Etats-Unis, avec 26 millions d'euros (30,6 millions de dollars) de ventes réalisées pour son premier trimestre plein sur le marché.

"Aux Etats-Unis, plus de 5.100 médecins ont prescrit Dupixent depuis son lancement", a souligné le groupe.

Mais les analystes de Morgan Stanley, dans une note, relèvent que ces ventes sont ressorties en deçà des attentes d'un consensus d'analystes buyside, qui était plus proche de 40-50 millions de dollars.

Pour Bernstein, les ventes du Dupixent s'inscrivent entre sa prévision de 25 millions d'euros et un consensus de 33 millions.

TOUJOURS "DISCIPLINÉ" EN MATIÈRE DE M&A

Considéré comme un important relais de croissance pour Sanofi comme pour Regeneron, le potentiel de ventes annuelles du Dupixent est estimé à 4,7 milliards de dollars d'ici 2023, selon des données Thomson Reuters.

Le traitement a reçu fin mars le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA), l'autorité sanitaire américaine, pour sa commercialisation aux Etats-Unis. L'Agence européenne des médicaments (EMA) a recommandé ce mois-ci sa mise sur le marché dans l'Union européenne.

Le Dupixent a occulté en Bourse le solide deuxième trimestre publié par Sanofi, qui permet au groupe pharmaceutique français de prévoir désormais un bénéfice net par action (BNPA) des activités "globalement stable" en 2017, alors qu'il tablait jusqu'ici sur un BNPA des activités de "stable à -3%".

"La poursuite de la croissance de ces activités (médecine de spécialités, vaccins et marchés émergents, NDLR) ainsi qu'une gestion disciplinée des dépenses nous ont permis de plus que compenser les défis de notre franchise diabète", déclare Olivier Brandicourt, cité dans le communiqué.

Au deuxième trimestre, Sanofi a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 6,4% en données publiées à 8,66 milliards d'euros. Son résultat net des activités a progressé de 1% à 1,69 milliard d'euros et son BNPA des activités est ressorti en croissance de 3,1%.

D'après le consensus réalisé par Inquiry Financial pour Reuters, les analystes attendaient en moyenne un chiffre d'affaires de 8,67 milliards d'euros et un résultat net des activités de 1,64 milliard.

Interrogé sur la stratégie du groupe en matière de fusions et d'acquisitions (M&A) après l'échec des offres faites à l'américain Medivation et au suisse Actelion, Olivier Brandicourt a redit que Sanofi n'était pas "dans l'urgence" de faire de la croissance externe.

"Nous avons une approche disciplinée en matière de M&A", a-t-il à nouveau déclaré.

(Avec Dominique Rodriguez, édité par Wilfrid Exbrayat)