Sanofi choisit Hudson (Novartis) comme futur DG, le marché apprécie

par Matthias Blamont
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Sanofi choisit Hudson (Novartis) comme futur DG, le marché apprécie
Sanofi a annoncé vendredi que son conseil d'administration avait désigné jeudi Paul Hudson, actuellement chargé de la division pharmaceutique de Novartis, pour succéder à Olivier Brandicourt au poste de directeur général. /Photo d'archives/REUTERS/Benoit Tessier

PARIS (Reuters) - Sanofi a choisi le Britannique Paul Hudson, responsable de la division pharmaceutique de son concurrent Novartis, pour succéder en septembre à Olivier Brandicourt au poste de directeur général, un choix apprécié par les investisseurs qui font grimper le titre du groupe français en Bourse de Paris.

Agé de 51 ans, Paul Hudson remplacera Olivier Brandicourt le 1er septembre, l'actuel directeur général ayant décidé de partir à la retraite, a annoncé Sanofi vendredi, confirmant des informations de Reuters.

"Ses compétences et son expérience lui donnent tous les atouts pour accélérer la croissance et mener l'adaptation du groupe aux nouveaux enjeux stratégiques, notamment en matière de recherche et développement et de digital", déclare Serge Weinberg, président du conseil d'administration de Sanofi, cité dans un communiqué.

Paul Hudson était à la tête de Novartis Pharmaceuticals, l'une des trois principales divisions du groupe suisse, depuis 2016. Il a auparavant travaillé chez Schering Plough et AstraZeneca.

"Il a été choisi parce qu'il a bonne réputation. Il manage bien les équipes et a une expertise numérique en relation avec le secteur pharmaceutique", a dit à Reuters une source informée des projets de Sanofi.

Ce profil semble convaincre le marché.

Le titre Sanofi prend 4,4% à 78,32 euros à 11h50 en Bourse de Paris, plus forte hausse du CAC 40, lui-même en progression de 1,39% au même moment.

UN RECRUTEMENT "CLAIREMENT POSITIF", SELON CREDIT SUISSE

"Paul Hudson était apprécié chez Novartis pour sa vision stratégique, ainsi que ses compétences en matière d'innovation et de transformation digitale", soulignent les analystes d'Invest Securities.

Pour Credit Suisse, ce recrutement est "clairement positif" pour Sanofi mais une "déception" pour Novartis. "Le solide bilan du patron de la pharmacie chez Novartis était un élément essentiel de la confiance des investisseurs dans les lancements de nouveaux traitements de Novartis", rappelle le courtier.

Du côté de Liberum, on souligne que, "en tant que recrue extérieure et non française, Paul Hudson sera considéré comme un pas dans la bonne direction".

Lors de sa nomination à la tête de Sanofi en 2015, Olivier Brandicourt avait pour mission pour relancer le groupe et il s'est depuis employé à réorganiser les activités du numéro un français de la pharmacie.

Sous sa direction, Sanofi a échangé son activité de santé animale contre la division de santé grand public de l'allemand Boehringer Ingelheim dans le cadre d'une transaction de 20 milliards de dollars (17,75 milliards d'euros).

Le laboratoire français a aussi vendu son activité de médicaments génériques en Europe à la société de capital investissement Advent International pour 1,9 milliard d'euros.

Des lancements de nouveaux traitements comme le Dupixent, contre l'eczéma, des mesures d'économies et la redéfinition des priorités en termes de recherche et développement ont permis à Sanofi de renouer avec le bénéfice au deuxième semestre 2018 après plusieurs trimestres décevants.

Olivier Brandicourt a en revanche échoué sur deux grands projets d'acquisition, d'abord en se faisant doubler par Pfizer pour le rachat de Medivation, spécialiste californien de l'oncologie, en 2016 puis en s'inclinant face à Johnson & Johnson pour la "biotech" suisse Actelion l'année suivante.

Chez Novartis, Paul Hudson a été remplacé avec effet immédiat par Marie-France Tschudin, jusqu'alors présidente de l'unité Advanced Accelerator Applications (AAA), à la tête de la division pharmaceutique, qui génère des ventes annuelles de 35 milliards de dollars.

Avec le départ du Britannique chez Sanofi, le groupe suisse perd encore l'un de ses dirigeants au profit d'un concurrent après l'annonce mercredi du recrutement par Bristol-Myers Squibb de Samit Hirawat, le responsable du développement de ses traitements oncologiques.

Le titre Novartis est en légère baisse en Bourse de Zurich.

(Avec John Miller à Zurich; Gwénaëlle Barzic, Véronique Tison et Bertrand Boucey, avec Blandine Henault et Laetitia Volga, édité par Benoît Van Overstraeten)

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