[Salon de l'agriculture] Le Concours général agricole évolue peu à peu

Répondant à une organisation millimétrée, le Concours général agricole demeure un événement incontournable du salon de l’agriculture. Il évolue, tout de même, par petites touches.

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[Salon de l'agriculture] Le Concours général agricole évolue peu à peu
6520 jurés ont participé aux finales des concours Produits et vins du Concours général agricole, à Paris.

A l’issue de quatre jours de finales, le deuxième étage du hall 7 du parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, a pris des allures de vaisseau fantôme. Pourtant, ce mardi 27 février, 877 jurés y dégustaient pas moins de 1338 échantillons de jus de fruits, de cidres et poirés, de rhums, d’apéritifs, de confitures et de safran pour "encourager les producteurs dans leur démarche d’excellence, promouvoir les filières d’excellence de l’agriculture et de l’élevage et former des futurs professionnels de l’industrie agroalimentaire", rappelle le commissaire général du Concours général agricole, Benoît Tarche. Anonymisation des produits, accueil des jurés par liste alphabétique, grilles d’évaluation codifiées, prises de son interdites : toutes les conditions d’un examen sont réunies.

Cette organisation millimétrée (6520 jurés, 22000 produits inscrits dont 14850 en finale, 35 catégories et 1247 sections de produits et vins) est liée à la double allégeance du Concours général agricole, cogéré par le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation et le Centre national des expositions et concours agricoles, piloté par les organisations professionnelles de la filière. Outre ces médailles pour les vins et produits, des concours dédiés aux animaux (2900 reproducteurs), aux jeunes (11 000 candidats dont, au salon de l’Agriculture, 750 finalistes) et, depuis 2014,un concours des pratiques agro-écologiques complètent le panel du Concours général agricole.

Croiser les avis des professionnels et de consommateurs avertis

Pour chaque famille de produits, une grille de critères, réévaluée chaque année, est définie. Ainsi, pour le safran, l’aspect visuel (rouge brique, rouge brun), le caractère olfactif et l’intensité du piquant font office de descripteurs. Pour soumettre leurs échantillons, les producteurs devaient attester d’une production en 2017 d’un minimum de 100 grammes de safran et du respect de certaines normes ISO. Dans le cas du piment d’Espelette, le concours est ouvert aux producteurs agricoles transformateurs de l’appellation d’origine protégée (AOP) dont la surface en piments est au moins de 1350 m². Les transformateurs doivent travailler dans la zone AOP. "Dans la démarche du Concours général agricole, ne sont éligibles que les produits d’origine française : on participe à la tendance locavore depuis 148 ans !", s’amuse Benoît Tarche.

Les produits sont anonymisés. Ici, des échantillons de safran.

Si les finales se tiennent à l’écart de l’affluence du salon de l’agriculture, c'est que le Concours général agricole est fermé au grand public, insiste son commissaire général. "Le principe est de croiser les appréciations de techniciens du secteur (des brasseurs, des producteurs de safran, des œnologues ou des sommeliers…) et de consommateurs, qui soit ont soit été jurés, soit sont motivés par la dégustation." 1035 jurés consommateurs ont été formés à l’art de la dégustation en situation de concours, tandis qu’un programme spécifique a été proposé à des étudiants en établissements d’enseignement agricole, notamment au niveau BTS.

Pas de traitement de faveur pour le bio

La démultiplication, ces dernières années, des types de bières et des brasseries a obligé les organisateurs à refondre la grille en 2018. "Trois ans de travail ont été nécessaires. La France produit beaucoup d’orge, mais on a des approvisionnements européens. On impose 60% de céréales d’origine française, avec un engagement des acteurs de la filière à faire progresser ce taux dans les années à venir", poursuit le commissaire général. Autre nouveauté, l’introduction d’un concours dédié aux rillettes de carpe, à titre expérimental avant l’attribution de médailles en 2019 : "il y a trois ans, nous avons été contactés par des producteurs, à qui nous avons demandé de se coordonner autour d’un produit commun et d’un référentiel. L’aquaculture d’étang était fortement représentée en France au Moyen-Age. Depuis une quinzaine d’années, les étangs ont progressivement été repeuplés."

En revanche, les prochaines évolutions du concours ne passeront pas par l’introduction de catégories spécifiques aux produits issus de l’agriculture biologique, hormis le poulet qui fait déjà exception. "Les critères des produits bio sont strictement identiques à ceux issus de l’agriculture conventionnelle. Les jurés ne savent pas qu’ils dégustent des produits bio", précise Benoît Tarche. Une position qui dissone par rapport à l’engouement actuel pour ces produits.

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