Safran vise la stabilité en 2009, après les turbulences du dollar faible
La dette nette s'affiche à 635 millions d'euros, contre 169 millions au 31 décembre 2007. Un accroissement dû essentiellement au programme de rachat d'actions et à l'acquisition de la société SDU-I devenue Sagem Identification. En 2008, une provision de 160 millions d'euros a été passée pour couvrir les « pertes à terminaison » du programme A400M d'EADS, pour lequel Safran fournit, en consortium avec Rolls-Royce, la motorisation et les systèmes de navigation.
Stabilité anticipée pour 2009. « Sauf dégradation majeure de la situation », le groupe issu de la fusion entre Snecma et Sagem vise pour cette année des ventes de l'ordre de celles réalisées en 2008 et un résultat opérationnel compris entre 5 et 6 % du chiffre d'affaires (contre 6,3 % l'année passée).
Dans la branche propulsion (près de 60 % de son activité), les annulations de commandes et reports de livraisons de 250 avions monocouloirs pèseront pour « environ 8% du carnet de commandes » des moteurs CFM, dont le partenariat avec General Electric a été renouvelé l'été dernier jusqu'en 2040. « Il n'est pas improbable qu'il y ait d'autres reports ou annulations dans les mois qui viennent, mais le carnet assure cinq ans d'activité », tempère le président du directoire, Jean-Paul Herteman.
Couvertures de changes et gains d'efficacité. Safran indique qu'aucun impact défavorable de devises ne devrait intervenir en 2009 grâce à des couvertures de changes (jusqu'à 1,45 dollar pour 1 euro) en place jusqu'en 2011. Un nouveau plan de réduction de coûts et de productivité industrielle, baptisé « Safran + », doit dégager des gains d'efficacité nets de l'ordre de 2 % du chiffre d'affaires par an. Les embauches ne sont pas gelées, mais seulement un départ sur deux sera remplacé.
Echange d'actifs ou coentreprise avec Thales ? Jean-Paul Herteman s'est dit « tout à fait ouvert » à des transactions avec Thales dans les activités d'optronique et de navigation inertielle, sous quelque forme que ce soit, échange d'actifs, joint-venture... Une direction soutenue par le ministère de la Défense et la DGA pour éviter les redondances entre les deux groupes hexagonaux. Pour le moment, aucune discussion n'a été engagée.
Dassault Aviation, qui reprend les 20,8 % d'Alcatel-Lucent dans Thales, s'est justement engagé auprès de l'Etat à permettre des réorganisations de périmètres de l'électronicien dans le cadre d'accords avec des entreprises françaises sur des « projets industriels dans les activités d'optronique, de navigation inertielle, de génération électrique et des systèmes de missiles. »
Safran a également réitéré son intérêt pour les activités de propulsion de la SNPE.
Matthieu Maury
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Deux nouveaux contrats pour Safran à bord de l'A350
Sa filiale Messier-Bugatti est chargée des deux roues avant et des huit roues principales des différentes versions de l'avion, ainsi que des freins équipés de disques carbone (Sepcarb IIIOR). En février 2008, Messier-Bugatti avait déjà été sélectionné par Airbus pour fournir l'ensemble des systèmes de gestion de l'atterrissage et du freinage de l'A350.
Autre filiale de Safran, Labinal est chargée de la conception intégrée et de la production du système d'interconnexion du câblage électrique pour l'intégralité du fuselage du futur long-courrier.
Avec ces deux nouveaux contrats, le programme A350 XWB représente pour Safran un chiffre d'affaires d'environ 11 milliards de dollars.