RWE attend les offres pour DEA d'ici la fin décembre
FRANCFORT (Reuters) - Le groupe allemand de services aux collectivités RWE a demandé aux candidats au rachat de sa filiale DEA d'exploration pétrolière et gazière de soumettre leurs offres d'ici la fin décembre pour une opération qui pourrait lui rapporter jusqu'à cinq milliards d'euros, ont déclaré à Reuters trois sources proches du dossier.
Confronté aux pertes d'exploitation d'une partie de ses centrales électriques, à un endettement de 35 milliards d'euros et aux besoins d'investissement dans les énergies renouvelables dans le cadre de la transition énergétique en Allemagne, RWE avait annoncé en mars son intention de se séparer de DEA.
"Les offres sont attendues autour de Noël", a déclaré une des sources. RWE avait dit auparavant vouloir finaliser la vente l'année prochaine.
Présente dans 14 pays dont l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Norvège et l'Egypte, DEA emploie environ 1.400 personnes et a contribué à hauteur de 11% au résultat opérationnel de RWE en 2012.
Elle possède des intérêts dans environ 190 concessions pétrolières ou gazières en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont un certain nombre ne sont pas en exploitation et nécessitent d'importants investissements.
Wintershall, la filiale pétrolière et gazière du chimiste allemand BASF a d'ores et déjà fait état de son intérêt pour DEA.
KKR ET BLACKSTONE POURRAIENT ÊTRE INTÉRESSÉS
Des géants du capital-investissement comme KKR et Blackstone sont aussi susceptibles de faire une offre, selon deux des sources. Ils pourraient reprendre l'ensemble pour le vendre par appartement, a dit l'une d'entre elles.
Des banquiers spécialistes du secteur des services aux collectivités s'attendent à ce que l'énergéticien britannique Centrica manifeste aussi son intérêt.
RWE Comme KKR, Blackstone et Centrica se sont refusé à tout commentaire.
Goldman Sachs, qui conseille RWE pour cette opération, a aussi testé l'intérêt de potentiels acquéreurs asiatiques comme le chinois Sinopec, a dit l'une des sources.
Un cadre dirigeant de Sinopec a déclaré à Reuters qu'il était peu probable que son groupe soit intéressé par un renforcement de ses actifs en Europe après ses récents achats en mer du Nord et en Egypte.
La présence de DEA en Egypte a pu aussi contribuer à tempérer l'intérêt manifesté par Qatar Petroleum International (QPI) alors que le Qatar était l'un des soutiens du président égyptien déposé Mohamed Morsi. QPI n'a pu être joint dans l'immédiat.
Les actifs égyptiens de DEA représentent environ 10% de sa valorisation estimée entre 4,0 et 5,0 milliards d'euros, - dette incluse - tandis que les actifs européens en représentent les trois quarts, selon les sources interrogées par Reuters.
Arno Schütze et Christoph Steitz, Marc Joanny pour le service français, édité par Marc Angrand