RPT-Unilever rationalise ses marques et adapte son portefeuille
Répétition avec précision sur les marques alimentaires au premier paragraphe après l'intertitre
LONDRES (Reuters) - Unilever a annoncé jeudi soir son intention de réduire de 30% le nombre de produits qu'il commercialise afin de rationaliser son offre pour s'adapter à un nouveau contexte mondial que le groupe anglo-néerlandais reconnaît avoir eu du mal à voir venir.
Le géant des produits de grande consommation supprime dans le même temps 2.000 emplois.
"L'économie mondiale s'est calibrée autour de 1,0-1,5% et on aurait probablement dû mieux l'anticiper", a admis Paul Polman, le directeur général d'Unilever, lors d'une présentation à Londres diffusée sur internet.
"Nous utilisons cette opportunité pour améliorer nos performances et insuffler une nouvelle énergie dans notre organisation."
Au troisième trimestre, Unilever a vu la croissance de son chiffre d'affaires ralentir comme aux deux trimestres précédents, du fait de la dépréciation des devises émergentes et de promotions agressives de son concurrent Procter & Gamble aux Etats-Unis.
Le groupe entend économiser quelque 500 millions d'euros en 2014 après avoir supprimé environ 2.000 postes cette année et pris diverses mesures de rationalisation, notamment dans sa chaîne d'approvisionnement.
Ses efforts se portent maintenant sur ses marques les plus importantes, y compris les 15 qui ont des ventes annuelles dépassant le milliard d'euros. Paul Polman a réaffirmé qu'il continuerait de céder des marques non stratégiques tout en faisant des acquisitions ciblées.
"Le portefeuille global n'est peut-être pas encore au niveau de ceux de certains de nos concurrents mais il faut faire avec le jeu de cartes qu'on a", a dit le directeur général.
REDRESSER LA MARGARINE
Jean-Marc Huet, le directeur financier, a précisé que la plupart des marques appelées à être cédées se trouvaient dans le portefeuille de marques alimentaires du groupe, qui inclut entre autres les soupes Knorr et les sauces mayonnaise Hellmann's.
Parmi celles récemment cédées figurent le beurre de cacahouète Skippy et les vinaigrettes Wishbone.
Selon des informations parues dans la presse, le groupe irlandais Kerry Group est en pole position pour reprendre les saucisses Peperami.
Unilever cherche aussi à redresser ses margarines, mises à mal depuis des années entre autres par la perception que ces produits à tartiner sont moins naturels que le beurre.
"On prend le taureau par les cornes", a déclaré Antoine de Saint-Affrique, président de la division "food", tout en prévenant qu'il faudrait du temps.
Unilever a lancé en Allemagne, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni de nouvelles margarines qui mettent l'accent sur le naturel et la santé.
Martinne Geller, Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand