Roundup : Monsanto tente de rassurer

Sous les feux des critiques, après une dernière pique lancée dimanche par Ségolène Royal, le géant américain des OGM et des semences Monsanto entend riposter, en tentant de communiquer positivement sur sa présence dans l’Hexagone. Et de désamorcer l’inquiétude suscitée par son produit phare, le Roundup.  

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Roundup : Monsanto tente de rassurer

Le géant semencier américain Monsanto est sous le feu des critiques. Samedi 23 mai, il était la cible principale d’une grande marche anti-OGM organisée dans plusieurs villes de France, dans le cadre d’une mobilisation mondiale. Dans l’Hexagone, il sera prochainement jugé en appel suite à son pourvoi contre un agriculteur qui avait fait reconnaître en 2012 un de ses herbicides - le Lasso, retiré du marché cinq ans plus tôt - commme responsable de son intoxication en 2004.

Le Roundup en cours de renouvellement en Europe

La molécule principale (appelée glyphosate) de son actuel produit phare, le Roundup, est suspectée d'être "probablement cancérigène" par l'Organisation mondiale de la santé. Une classification que Monsanto conteste. "Nous considérons que toutes les études n’ont pas été prises en compte pour valider cette recommandation, se défend Didier Charrier, le directeur de l’activité protection des cultures de Monsanto en France. Ce désherbant est utilisé par des millions d’agriculteurs et de jardiniers amateurs depuis 40 ans et a fait l’objet de nombreuses évaluations, qui ont toutes montré la sécurité d’utilisation du produit."

En attendant que les autorités européennes rendent leur verdict en fin d'année sur le renouvellement ou non de l'autorisation du Roundup (l'Allemagne, qui instruisait le dossier, s’est déjà prononcée positivement), Monsanto a reçu un soutien indirect du ministre de l'Agriculture, Stephane Le Foll. Ce dernier a indiqué le 9 juin qu’il n’interdirait pas le glysophate, faute d’alternative pour les agriculteurs. Une excellente nouvelle pour Monsanto, car Roundup réalise l’essentiel de ses ventes en protection des plantes, une activité qui représente plus du quart de son chiffre d'affaires mondial (15,8 milliards dollars en 2014).

Les OGM en France, du passé selon Monsanto

Le géant américain sait cependant qu'il lui reste fort à faire pour redorer son image en France. "Il n’y a pas de culture d’OGM en France et Monsanto n’a pas l’intention de proposer des semences OGM aux agriculteurs français dans les années à venir", insiste Yann Fichet, le directeur des affaires institutionnelles, un an après une première conférence de presse visant déjà à balayer ce sujet source de tensions. Monsanto préfère mettre l'accent sur son nouveau site internet dédié au grand public, decouvrir.monsato.fr, qui veut "réinitialiser le dialogue". L’américain rappelle aussi sa forte présence dans l'Hexagone, avec 600 salariés, onze sites dont sept de R&D dans lesquels il planche sur de nouvelles solutions pour les agriculteurs en associant agriculture de précision, biotechnologies modernes hors OGM, big data, etc.

Ses trois usines, qui exportent dans une trentaine de pays, ont reçu 141 millions d'euros d'investissement ces deux dernières années, dont 75 millions à Trèbes (Aude) et 62 millions à Peyrehorade (Landes). Rien d'étonnant à cela. La France, premier producteur de semences sur le Vieux Continent, est de loin le premier marché de Monsanto en zone Europe-Afrique.

Gaëlle Fleitour

Monsanto veut s’emparer de Syngenta


La bataille engagée par Monsanto pour s’emparer de son rival, le suisse Syngenta, se poursuit. L’américain a déjà soumis deux offres à Syngenta, le valorisant à plus de 40 milliards d’euros, mais ce dernier les juge encore trop faibles. En cas d’accord, qui donnerait naissance à un mastodonte de l’agrochimie, Monsanto céderait probablement certaines activités de Syngenta dans les semences et les traits génétiques, pour obtenir le feu vert des autorités réglementaires.

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