Rolls Royce dans le rouge, rate son service
L’industriel britannique a publié un quatrième avertissement sur résultat jeudi 12 novembre. Le manque de dynamisme dans ses très lucratifs services aéronautiques explique cette morosité.
Services manqués pour Rolls-Royce. La branche aéronautique de l’industriel britannique s’est pris les pieds dans les filets de la contreperformance financière. Pour la quatrième fois en un an, le motoriste a publié un avertissement sur résultat : en 2015, les bénéfices avant impôt atteindront l’estimation basse de 1,87 milliard d’euros. Quant aux profits de 2016 pour celui qui produit les moteurs des 787Dreamliner et de l’Airbus A380, ils seront inférieurs aux objectifs. Rolls-Royce fait entendre une drôle de musique alors que les motoristes passent souvent pour les industriels bénéficiant des rentabilités les plus généreuses du secteur aéronautique.
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Il faut croire que la mécanique Rolls-Royce s’est grippée. Comment l’expliquer ? En grande partie parce que le motoriste peine à faire fructifier ses services, autrement dit tous ses revenus issus de la maintenance et de l’entretien des moteurs. Rolls-Royce mentionne "une faiblesse de la demande du service après-vente pour les avions d’affaires" et "des baisses significatives de la demande de services après-ventes pour les moteurs dédiés aux avions régionaux de 50 à 70 sièges".
Les compagnies optent pour des moteurs neufs
L’industriel voit aussi se réduire ses services dans les appareils de plus grande taille. En raison du renouvellement des flottes d‘appareils, les compagnies aériennes tendent à replacer leurs gros porteurs devenus âgés par des appareils neufs plus performants, dont les besoins en maintenance ne se font pas encore jour. "Les compagnies aériennes préfèrent utiliser les nouveaux moteurs qui consomment moins de carburant plutôt que les anciens, et ce malgré la baisse du prix du pétrole", comment Yan Derocles, analyste spécialiste de l’aéronautique chez Oddo Securities.
Preuve en est, Rolls-Royce livrera en 2016 et 2017 moins d’exemplaires de son Trent 700 (destiné à l’A330ceo lancé il y a vingt ans) mais de plus en plus d’exemplaires de Trent 7000 qui équipe la version remotorisée de cet appareil, l’A330neo. Rolls-Royce assiste à la réduction, sur tous les segments aéronautiques où il est présent, des besoins de maintenance. Des perspectives inquiétantes : les motoristes tirent l’essentiel de leurs revenus de ces services assurés tout au long de la durée de vie des moteurs. La vente d’un moteur s’effectuant sinon à perte, du moins sans marge significative, les vieux moteurs font davantage leurs affaires.
Olivier James
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