Rififi dans le Grand Paris : les élus réclament un audit "indépendant"
Face à la multiplication des retards dans le projet de Grand Paris et après la nomination de Thierry Dallard, les départements franciliens et la région Ile-de-France réclament un audit externe sur ce gigantesque projet et la société du Grand Paris.
Thierry Dallard, récemment proposé par le gouvernement pour présider la Société du Grand Paris, aura du pain sur la planche. Alors que les industriels enchaînent les gros contrats pour mener à bien le projet du Grand Paris Express, les élus, eux, s’inquiètent. Dans un communiqué de presse du 10 avril, les présidents des sept départements franciliens, ainsi que la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, demandent l'engagement d'un audit externe technique et financier du Grand Paris Express et de la Société du Grand Paris.
Que reprochent-ils à cet établissement public d'Etat qui assure le pilotage de ce gigantesque projet ? "Les élus considèrent qu'ils n'ont pas été en mesure, faute de disposer de quelque information que ce soit, de jouer le rôle de contrôle et de codécision qui leur est pourtant reconnu par les statuts de la Société du Grand Paris. En bouleversant, sans aucune concertation avec les élus ni avec la population, le calendrier de réalisation du Grand Paris Express, et en passant sous silence les causes réelles de cette décision, l'Etat a rompu brutalement l'équilibre de gouvernance et la relation de confiance qui avaient, jusqu'ici, permis l'avancement du projet", accusent-ils.
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Dans un courrier au président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, ils demandent donc la "tenue d'une séance exceptionnelle de ce conseil afin de procéder au lancement d'un audit technique et financier" des deux structures.
Un calendrier qui pose question
Le nouveau calendrier proposé il y a quelques semaines par Édouard Philippe pour la réalisation du métro automatique du Grand Paris Express avait ainsi mécontenté la majorité des élus franciliens, toutes tendances politiques confondues. "Une expertise complète, menée par un prestataire indépendant, permettra de faire toute la lumière sur les raisons qui ont poussé l'Etat à revoir le calendrier du Grand Paris Express, mais que ce dernier refuse de nous transmettre", poursuivent les élus.
Le nouveau planning, qui doit faciliter le bon déroulement des jeux Olympiques de 2024, repousse ainsi de plusieurs années la desserte de territoires enclavés et/ou en plein développement, comme le plateau de Saclay où l’État pilote un regroupement de grandes écoles, de centres de recherche publics et privés et d’entreprises de pointe.
Lors de la séance du conseil de surveillance du 9 avril, les Présidents des Départements ont voté contre la nomination du nouveau président du directoire de la Société du Grand Paris, "signifiant ainsi leur désapprobation quant au fait qu'ils n'aient pas été associés à la sélection de ce nouveau président". S’il est confirmé, Thierry Dallard aura donc fort à faire pour les convaincre…
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