Rien de nouveau sur un taux des dépôts négatif de la BCE
BERLIN (Reuters) - La Banque centrale européenne n'a rien de nouveau à dire sur l'éventualité qu'elle adopte un taux des dépôts négatif, a déclaré jeudi le président de la BCE Mario Draghi.
"Je vous en supplie - n'essayez pas de déduire de ce que je dis aujourd'hui quoi que ce soit sur l'éventualité d'un taux négatif sur les facilités de dépôt", a-t-il dit à une conférence organisée par le journal allemand Süddeutsche Zeitung.
"Comme je l'ai dit lors de la conférence de presse, cela a été débattu durant la dernière réunion de politique monétaire et il n'y a rien de nouveau depuis."
Le 7 novembre, Mario Draghi avait déclaré que la banque centrale était prête "d'un point de vue logistique" à un taux négatif si cela était rendu nécessaire par la situation économique.
L'euro est monté à son plus haut niveau de séance, à 1,3477 dollar, après ces commentaires, alors qu'il était à 1,3435 dollar juste avant. Les futures sur Bund allemands sont de leur côté tombés à leur plus bas de la journée
L'agence Bloomberg a annoncé mercredi que la BCE envisageait de faire payer les banques européennes pour leur dépôts au jour le jour auprès de ses guichets. (voir )
Si la BCE décidait de ramener le taux des dépôts sous leur niveau actuel de zéro, elle envisagerait de le fixer à -0,1%, a précisé Bloomberg, qui citait des sources non identifiées.
Avec une inflation de la zone euro à 0,7%, soit bien éloignée de l'objectif de la BCE qui est d'un peu moins de 2%, la banque centrale est ouverte à toute possibilité innovante pour soutenir l'économie. "Tout est possible", avait dit mardi le vice-président Vitor Constancio.
Un responsable de banque centrale a dit mercredi à Reuters que la BCE, les banques centrales nationales de la zone euro et les et les prêteurs privés avaient tous ajusté leurs mécanismes internes pour s'adapter à un taux des dépôts négatif s'il advenait.
"Mais, ce qui tranche d'avec le printemps, lorsque cette possibilité était activement débattue, c'est que le goût en est passé ces derniers temps", a précisé ce responsable.
Stephen Brown, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten