Rhodia multiplie les projets de recyclage à La Rochelle
Rhodia amorce son 3e projet de recyclage des terres rares en l'espace de quelques mois. Après les batteries nickel-métal-hydrure (NiMH, CPH n°556) et les poudres luminophores des lampes basse consommation (CPH n°535), le chimiste mise sur les aimants. Un choix stratégique puisque les aimants sont présents dans diverses applications comme les éoliennes, les véhicules électriques ou encore les disques durs. Dans le cadre de ce projet, Rhodia récupérera des concentrés de terres rares auprès de groupes spécialisés dans le recyclage des aimants. Ces derniers seront ensuite raffinés en matériaux nouveaux sur le site industriel de Rhodia à La Rochelle (Charente-Maritime), dédié à l'extraction et la séparation des terres rares. Ce projet de recyclage des aimants sera opérationnel à La Rochelle au début 2012, tout comme celui du recyclage des lampes basse consommation. La mise en œuvre du procédé de recyclage via les batteries débutera, lui, à la fin 2011, en partenariat avec le groupe Umicore. Jean-Pierre Clamadieu, p-dg de Rhodia, indique que ces investissements sont « de l'ordre de quelques millions d'euros », sans toutefois préciser le montant exact. Ces projets permettront la création d'une vingtaine de postes supplémentaires à La Rochelle. A terme, le recyclage pourrait représenter plusieurs dizaines de pourcent de l'activité Terres Rares. Le site de La Rochelle a été créé en 1948 et emploie actuellement 350 personnes. Il exporte 80 % de sa production hors de la France, dont 30 % en Europe. Cette usine représente 60 % des ventes de l'activité Terres Rares qui se sont élevées à 223 millions d'euros en 2010. Pour la fin de l'année, Rhodia table sur un doublement de ce chiffre d'affaires qui devrait avoisiner les 500 M€. Cette augmentation s'explique notamment par l'explosion des prix et de la demande. Selon le groupe, la production mondiale devrait d'ailleurs croître de 6 à 10 % entre 2010 et 2015 pour passer de 130 000 tonnes par an à 185 000 t/an.
Un marché largement dominé par la Chine
Outre La Rochelle, Rhodia Terres Rares possède six sites industriels dans le monde en France, Chine, Japon et aux États-Unis ainsi que cinq centres de recherche. Cette business unit dessert principalement le secteur de la catalyse automobile, dont il possède plus de 40 % des parts de marché, de la luminescence (20 % de parts de marché), du polissage (15 % de parts de marché) et des niches et spécialités (5 % de parts de marché). Avec 20 % de parts du marché mondial, le chimiste français fait figure de leader en Europe, sur un marché largement dominé par la Chine. L'Empire du milieu génère 97 % de la production mondiale alors qu'il ne dispose que 30 % des réserves mondiales en terres rares. La Chine a notamment développé une position d'exclusivité sur ce secteur par la mise en place de quotas d'exportation pour les terres rares non séparées. « Dans les autres pays du monde, on observe un renforcement des contraintes environnementales, ce qui a augmenté le coût de ces produits. Cela a conduit à une fermeture progressive des mines occidentales d'où un transfert de la production vers la Chine », ajoute Jean-Pierre Clamadieu. Dans ce contexte, le recyclage des terres rares apparaît comme une solution stratégique d'approvisionnement.
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Août 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.30 − Peintures Industries
Base 100 en 2015