Rhodia inaugure deux unités de recyclage en France
Face aux problèmes liés à l'approvisionnement mondial des terres rares, Rhodia opte pour le recyclage. La filiale du Belge Solvay vient de mener à bien un projet consistant à traiter des poudres luminophores de lampes basse consommation et de néons pour en extraire les six terres rares qu'elles contiennent. Nommée Coleopterre, cette initiative, lancée en 2007, est le fruit d'un travail de longue haleine : deux années de R&D suivies de deux ans d'étude d'industrialisation et de choix des sites. Le procédé de récupération des terres rares a été mis au point en 2011. « Nous sommes les premiers à recycler industriellement les six terres rares », se félicite Frédéric Carencotte, directeur industriel de l'activité Terres Rares de Solvay. Aujourd'hui, les poudres luminophores sont traitées sur deux sites de Rhodia : Saint-Fons (Rhône) et La Rochelle (Charente-Maritime). 15 millions d'euros ont été investis dans ce projet, répartis de façon équitable entre les deux usines, et 25 postes ont été créés (dont 10 emplois à Saint- Fons). La plateforme de Saint-Fons entre d'abord en scène. Des sacs contenant 900 kg de poudres luminophores et de verre résiduel sont acheminés sur une ancienne unité de chimie organique qui avait cessé son activité en 2005. Celle-ci a été réaménagée pour l'occasion en atelier de recyclage des terres rares. Elle permet, dans un premier temps, de séparer les poudres luminophores du verre. Ces poudres sont ensuite récupérées et mises en solution aqueuse dans trois réacteurs pour subir une attaque chimique via de l'acide nitrique. Cette étape permet de séparer les terres rares des autres constituants des poudres. Les poudres contenant les terres rares sont ensuite séchées puis conditionnées pour être transportées vers La Rochelle où elles sont une nouvelle fois séparées des composants restants. Pour finir, les terres rares sont reformulées en précurseurs de luminophores qui seront à nouveau utilisés dans la fabrication de lampes. Un cycle de recyclage (réception des poudres luminophores jusque réutilisation des terres rares recyclées) dure deux mois. Les deux unités fonctionnent depuis le printemps et les premiers kilogrammes de terres rares ont été récemment produits. Plusieurs centaines de tonnes de terres rares pourront être recyclées à partir des lampes d'ici 2013. Cela permet de couvrir, selon le type de terres rares, « 5 à 55 % des besoins du groupe », souligne Frédéric Carencotte. Créé en 1861, le site historique de Saint-Fons emploie aujourd'hui 310 salariés. Il produit aussi des arômes de vanille, des inhibiteurs de stabilisation des monomères (hydroquinone, etc.) et des intermédiaires pour la protection des cultures, la pharmacie et l'électronique (catéchol, anisole... ).
De son côté, l'usine de La Rochelle est dédiée à l'extraction et la séparation des terres rares. Elle recycle également des terres rares à partir de batteries nickel-métal-hydrure et d'aimants. Solvay dispose d'une capacité mondiale de 12 000 tonnes de produits à base de terre rares, dont 5 000 tonnes à La Rochelle. L'activité Terres rares du chimiste belge a généré 500 M€ de chiffre d'affaires l'an dernier, pour un effectif de 1 000 personnes. Elle possède six sites de production et cinq centres de R&D dans le monde.
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