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Retraites : des paroles en attendant les actes
La grande conférence sociale des 20 et 21 juin n’aura pas débouché sur de grandes conclusions. On s’est rencontré, on s’est parlé et on n’a rien décidé sur les retraites. Seule certitude : il y aura une concertation sur les recettes en juillet et le gouvernement proposera à la rentrée ses projets. Il fallait bien deux jours au Conseil économique social et environnemental pour en arriver là.
Comme le confiait en marge de la pause déjeuner un leader syndical, spécialiste des retraites, "il y a beaucoup de jeux de rôles dans ces grand-messes". La réalité ne lui donne pas tort, au deuxième jour de la deuxième grande conférence sociale, à l’issue de la table ronde consacrée aux retraites, tant les divisions sont multiples.
Lors de la restitution de la table portant sur les retraites et la protection sociale, la très capée Yannick Moreau a pu démontrer tout son talent en matière de litote : "A ce stade, les approches des solutions possibles restent assez différentes."
Pour s’en convaincre, il suffisait d’écouter les partenaires sociaux un peu plus tôt dans la journée. Car les rôles sont distribués et une chose est certaine : personne (ou presque) n’est satisfait. A commencer par Laurence Parisot qui, provocatrice, s’est posée en unique défenseur du système de retraites par répartition. Pour la patronne du Medef, la situation du régime général est telle que si rien n’est fait, les salariés les plus jeunes cotiseront à des systèmes par capitalisation. Dramatisant volontiers, elle a indiqué que "la façon dont le dossier est présenté et les réactions syndicales (l’)inquiètent beaucoup, car il y a un déni de la réalité".
Pratique de la triangulation
Pour le Medef, il n’est pas possible de réformer le système des retraites sans modifier l’âge de départ à taux plein, la barre des 62 ans. Or le Président de la République avait indiqué la veille ne pas vouloir y toucher, car elle pénalise les salariés qui ont commencé à travailler les plus jeunes. Pratiquant la triangulation, la patronne du Medef a retourné l’argument considérant que le seul allongement de la durée de cotisations pénalisait les plus jeunes, d’autant que l’âge moyen d’entrée dans la vie active recule en raison de la poursuite des études. Selon nos informations, cette question a été l’occasion d’un échange vif lors de la table ronde entre le Medef et les représentants de la CFDT qui contestaient les chiffres de Madame Parisot.
Là où les deux organisations se retrouvent c’est sur la voie à ne pas suivre. Pour la présidente du Medef, "dans un système par répartition, les cotisations doivent être assises sur le travail". Jean-Louis Malys de la CFDT estime lui aussi qu’il n’est pas possible de "distribuer des trimestres sans contrepartie [en termes de travail]". Cela le conduit à préconiser que les "jeunes qui se rapprochent du monde du travail (alternance, stages…) cotisent plus tôt".
Sur cette question, le ton change à la CGT, dont Eric Aubin, chargé des retraites, rappelle la position "favorable pour la prise en compte des années d’études, dans certaines limites, pour éviter de favoriser les enfants des catégories favorisées qui font en général des études plus longues".
Plus globalement, le débat est toujours ouvert sur les solutions à adopter pour rééquilibrer les comptes déficitaires de l’assurance retraite. La CGT propose de ne pas toucher aux prestations mais de trouver de nouvelles ressources, notamment en affectant aux retraites une partie des aides versées aux entreprises ou en intensifiant la lutte contre la fraude fiscale ainsi qu’en récupérant "le manque à gagner lié aux différences de salaires entre les hommes et les femmes", selon les mots d’Eric Aubin. La CFE-CGC propose une réforme qui modifierait l’assiette des cotisations avec un nouveau prélèvement reposant sur la consommation. De son côté, la CFDT souhaiterait une réforme systémique qui permette de réduire les inégalités (pénibilité, différences hommes femmes, polypensionnés).
D’abord "sauver le système"
Pour Laurence Parisot, cette approche n’est pas satisfaisante, car, pour elle, il faut d’abord "sauver le système" avant de vouloir réduire les inégalités produites par le système. Comme c’est la tradition, elle est opposée au relèvement des cotisations qui nuirait à la compétitivité de l’économie.
Venant conclure les travaux de l’auto-proclamée grande conférence sociale, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a précisé le calendrier. Dès le 4 juillet, il recevra avec les ministres sociaux (Michel Sapin, Marisol Touraine et Marylise Lebranchu), les partenaires sociaux.
"A l’issue de cette concertation, au mois de septembre, le gouvernement prendra ses décisions, en responsabilité", a insisté le Premier ministre.
Rien de nouveau donc. Les partenaires sociaux se sont parlés, ils ne sont pas d’accord. Reste au gouvernement à trancher.
Christophe Bys
Retraites : des paroles en attendant les actes
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