Reprise "à petite vitesse" en 2010, selon l'Insee
La croissance en 2010 serait de 1,4%, selon les prévisions de l'Insee publiées hier soir. Après une récession historique l'an dernier, marquée par un recul du produit intérieur brut (PIB) de 2,5 %, l'institut de statistiques anticipe une légère reprise. Cette prévision est consensuelle. L'anticipation de croissance de l'Insee recoupe celle du gouvernement et celle du dernier relevé du Consensus Forecast, qui compile une vingtaine d'estimations d'économistes d'instituts privés ou publics.
Une croissance tirée par le commerce mondial
La croissance anticipée par l'Insee place la France au-dessus de la moyenne des pays de la zone euro (+1,1%), mais l'hexagone est à la traîne par rapport à son voisin outre-Rhin qui bénéficie de perspectives industrielles bien meilleures. Grâce à sa spécialisation dans les biens intermédiaires, l'Allemagne a profité plus largement de la reprise en équipant les usines du monde qui redémarrent leur production cette année. De leur côté, les Etats-Unis ont une croissance plus dynamique, grâce à des mesures de relance toujours massives. Et le Japon bénéficie d'une proximitée géographique avec l'Asie émergente, son principal client. La France bénéficie aussi d'un contexte plus porteur et enregistre 0,5% de croissance au deuxième trimestre 2010. "Le rebond du deuxième trimestre tient au dynamisme du commerce mondial, aux premiers effets positifs de la dépréciation de l’euro", explique Sandrine Duchêne, chef du département conjoncture de l’Insee. La fin de l'année s'annonce cependant "sous des auspices moins favorables", nuance-t-elle.
Des "Auspices moins favorables" fin 2010
En France, l'activité continuera de progresser, mais la croissance se limitera à 0,4% au troisième et au quatrième trimestre, à cause d'une baisse de la demande mondiale. En effet, la reprise en 2010 se confirme, mais elle reste poussive. " C'est une reprise à petite vitesse", a précisé Benoit Heitz chef de la division synthèse conjoncturel de l'Insee. " Le climat des affaires commence à plafonner depuis six mois" a-t-il prévenu. Le dynamisme des économies émergentes devrait en effet se tempérer, notamment en Chine. Et dans de nombreux pays en Europe ainsi qu'aux Etats-Unis, la croissance commence à subir les effets négatifs des déséquilibres des finances publiques. En France, la demande intérieure risque de plafonner, avec une très légère croissance de 0,3% après 0,8% en 2009. Une croissance très légère car, outre une inflation prévue à 1,6%, le taux de chômage global se maintiendra à son plus haut à 9,5%, un chiffre quasi étal à celui de 2009 (9,9%) malgré la création de postes dans les services. Les plans de rigueur mis en places dans les différents pays européens ne sont pas de nature à inciter à la consommation, anticipée à 1,2% sur l'année 2010.
Heureusement, selon l'Insee, " le dynamisme actuel des exportations se propageraient peu à peu à la demande intérieure. Il entrainerait ainsi dans son sillage l'investissement productif des entreprises". Malgré cette perspective encourageante, cela serait plus facile si l'euro baissait, permettant pendant quelques temps encore que nos exportations pallient la faiblesse de notre demande intérieure.
Morgane Remy
Reprise "à petite vitesse" en 2010, selon l'Insee
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