[Repères] Quelles garanties se cachent derrière les bachelors d’écoles d’ingénieurs ?
Alors que Parcoursup a rendu le 1er juin ses premiers résultats, l'Usine Nouvelle décrypte le mode de validation de ce type de formation en trois ans qui se développe dans les écoles d'ingénieurs : le bachelor.
Pour les étudiants comme pour les entreprises, la reconnaissance d’un bachelor reste aujourd'hui floue. Dans le monde anglo-saxon, le bachelor désigne le diplôme validant le premier cycle après le baccalauréat, soit le grade de licence. Cependant, en France, ce terme ne définit pas un diplôme, mais un titre d’école de niveau bac+3. Ainsi, toutes les écoles peuvent aujourd’hui proposer à leurs étudiants une formation professionnalisante de trois ans après le baccalauréat, et l’appeler bachelor. La qualité de ce cursus, sa sélectivité, et sa reconnaissance par le monde professionnel sont donc variables, et il est indispensable de faire le tri.
Ministère du travail et/ou Education nationale
Premièrement, il semble primordial que la formation soit reconnue par le ministère du Travail, et donc enregistrée au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) en tant que certification de niveau 6, c'est-à-dire un bac+3. France Compétences instruit les demandes d’enregistrement des formations, et recense tous les bachelors certifiés en ligne.
Pour valoriser encore un peu plus ces formations, certaines écoles d’ingénieurs se sont tournées vers le ministère de l’Enseignement supérieur, afin d’obtenir la reconnaissance du grade de licence. En 2020, le ministère a donc chargé la commission des titres d'ingénieur (CTI), qui accrédite déjà les diplômes d’ingénieur, d’évaluer ces formations en trois ans et d’accorder ou non le fameux grade. « Nous nous basons à la fois sur l’arrêté concernant la licence, mais aussi sur un nouveau référentiel dédié, intitulé ‘Bachelor en Sciences et Ingénierie’, qui est un peu plus exigeant.», explique Marie-Jo Goedert, directrice exécutive de la CTI. Pour ces formations, le grade de licence est donc un gage de qualité. De plus, ce label permet aux étudiants de postuler en master ou dans le cycle ingénieur par la suite ». En trois ans, ce sont près de 75 bachelors d’écoles d’ingénieurs qui ont été reconnus par la CTI (liste disponible sur le site internet CTI-commission, onglet accréditation). Pour ceux qui veulent poursuivre avec un diplôme d'ingénieur en cinq ans, l'Usine Nouvelle publie chaque année un classement des écoles.
Professionnalisation
Certaines écoles ont cependant fait le choix de ne pas demander le grade de licence, jugeant le cahier des charges de la CTI et du ministère de l’Enseignement supérieur inadapté. C’est notamment le cas de l’Ecole centrale d'électronique (ECE) : «Parmi les critères se trouve par exemple la part d’enseignements assurés par des enseignants-chercheurs : ce n’est pas notre vision du bachelor, qui se veut très proche du monde de l’entreprise et non de la recherche », fait valoir François Stephan, le directeur général. De plus, le grade de licence n'apporterait rien à nos étudiants : l’objectif n’est pas de poursuivre ses études vers un master ou un diplôme d’ingénieur, mais de rejoindre le monde du travail au bout de trois ans. » A chaque étudiant toutefois de faire son choix en fonction de son projet d’études ou professionnel.
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