Renault souhaiterait créer une société holding commune avec Nissan
Les rumeurs s'intensifient sur les projets de Renault en vue d'une intégration plus poussée avec Nissan. Selon une source de Reuters, le constructeur français va proposer à son allié japonais de créer une société holding commune pour placer les deux entreprises sur un pied d'égalité. Mais le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, aurait déjà repoussé des avances de Renault sur un éventuel rapprochement.
Avec
\ 14h36
Mis à jour 29 Avril 2019
Avec
Mis à jour
29 avril 2019
Renault va proposer à Nissan, dont il détient 43,4% du capital, de créer une compagnie holding commune qui placerait les deux constructeurs automobiles sur un pied d'égalité, a dit à Reuters une source proche du dossier.
Selon le projet, chacun des deux groupes pourra nommer un nombre identique d'administrateurs au sein du conseil d'administration de la nouvelle société qui sera présidée par Jean-Dominique Senard, le président de Renault, a ajouté la source.
VOS INDICES
source
4249 -1.73
Mars 2023
Alliages d'aluminium primaire - Calypso - 67R et 67R1
€/tonne
82.8 +0.36
Février 2023
Cours des matières premières importées - Pétrole brut Brent (Londres) en dollars
$ USD/baril
77.3 +0.91
Février 2023
Cours des matières premières importées - Pétrole brut Brent (Londres) en euros
€/baril
Toujours selon cette source, l'idée est de parvenir à une intégration plus poussée des deux partenaires d'alliance.
Diluer la participation de l'État français dans Renault
D'après le journal Nikkei, qui a le premier rapporté cette information, les actions ordinaires des deux constructeurs seront transférées à la nouvelle entreprise sur une base équilibrée, ce qui aurait pour effet de diluer la participation de l'État français dans Renault à environ 7% à 8% contre 15% actuellement.
La nouvelle entité pourrait aussi avoir un siège social dans un troisième pays, par exemple à Singapour, rapportent le Nikkei et des médias japonais.
Hiroto Saikawa aurait repoussé les premières avances de Renault
Ce projet intervient après que Renault a approché Nissan en vue d'une intégration plus poussée des deux constructeurs mais Hiroto Saikawa, le directeur général de Nissan, a refusé d'aborder le sujet avec Jean-Dominique Senard, a fait savoir la source, qui précise que le projet pourrait encore être modifié avant d'être soumis à Nissan.
Le Financial Times a écrit vendredi 26 avril que Nissan et le gouvernement japonais ont refusé d'engager des discussions en vue d'une fusion avec le constructeur français et que Hiroto Saikawa a refusé de recevoir des banquiers de SMBC Nikko mandatés par Renault pour parvenir à un accord.
"Je n'ai rien à dire sur le jeu. Nous ne sommes pas dans une situation propice pour discuter [de fusion]", a déclaré vendredi 26 avril à la presse le directeur général de Renault. "Améliorer la performance financière est notre principale priorité", a-t-il ajouté.
Nissan abaisse ses prévisions
Nissan a abaissé mercredi 24 avril sa prévision de bénéfice annuel à un plus bas de près de dix ans. Le constructeur automobile nippon s'attend désormais à une chute de 45% de son bénéfice d'exploitation sur l'exercice fiscal en cours clos en mars à 318 milliards de yens (2,53 milliards d'euros) contre une prévision antérieure de 450 milliards de yens en raison de dépenses liées à des extensions de garanties aux États-Unis, son principal marché.
Dans un communiqué, Nissan dit que ses ventes ont été affectées dans la foulée de l'arrestation de son ancien président Carlos Ghosn, ce qui a contribué à une baisse des profits, au plus bas depuis l'exercice clos en mars 2010.
L'avenir de l'alliance entre Renault et Nissan, qui détient 15% du constructeur français sans droit de vote, est sous le feu des projecteurs depuis l'arrestation en novembre 2018 pour des soupçons de malversations financières de Carlos Ghosn, architecte du rapprochement des deux constructeurs.
Pour Jean-Dominique Senard, le patron de Renault, la priorité est de renouer les fils du dialogue entre les deux partenaires et de réfléchir à l'évolution future de leur alliance.
Avec Reuters (Maki Shiraki, Matthieu Protard pour la version française, édité par Julie Carriat)