Renault sauve la mise en 2011 dans le monde et en low-cost
Malgré un bénéfice en baisse de 39%, le positionnement à l'international du Groupe et le jeu sur différentes marques ont permis au Français de mieux résister à la crise que PSA.
Valse des chiffres cette semaine dans l'automobile française. Après PSA mercredi, c'était au tour de Renault de présenter jeudi 16 février ses résultats annuels. Sans crier victoire, la marque au losange a traversé plus sûrement que son concurrent au Lion la fin de l'année 2011.
Le groupe Renault enregistre un chiffre d'affaires en hausse, à 42 628 millions d'euros, et un free-cash flow opérationnel de 1 084 millions d'euros. Ce chiffre dépasse largement l'objectif de 500 millions d'euros fixés initialement pour 2011.
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L'endettement a aussi été fortement maitrisé, à 299 millions d'euros, atteignant ainsi "son plus faible niveau depuis 1988", comme le souligne le directeur financier, Dominique Thormann.
2011 n'a pourtant pas été une sinécure pour Renault. Le groupe a souffert de la hausse des prix des matières premières et de la désorganisation logistique, suite au tsunami au Japon. Les ventes en Corée mais aussi le développement en Russie ont porté sur les coûts, mais la structure du constructeur français lui a permis de résister à la tempête.
Partenariats
Renault a pleinement profité des synergies au travers de différentes alliances. En Inde par exemple, la politique de développement de la marque s'est appuyée sur l'usine du partenaire Nissan, implantée à Chennai.
Le constructeur a également partagé de nombreux coûts de R&D avec le Japonais et avec l'Allemand Daimler. Ce partage lui a permis de contenir la part des investissements R&D nets à 7,5% du chiffre d'affaires en 2011.
Cette politique sera poursuivie en 2012 : Renault envisage de limiter ses investissements R&D à 9% du chiffre d'affaires. Le Français débutera par ailleurs cet été la production à Maubeuge d'une camionnette développée avec Daimler.
Les deux marques travaillent aussi sur un projet de modèle haut de gamme, une option confirmée ce matin en marge de la présentation des résultats de Renault, sans plus de précisions. Les dernières rumeurs sur le sujet évoquaient un modèle à plateforme Mercedes pour la griffe luxe de Nissan, Infiniti.
Le Groupe Renault compte aussi tirer une partie de sa production grâce à ses partenariats. "Plus de 40% de la production de notre usine mécanique de Cléon sera destinée à Daimler et Nissan", annonçait ce 16 février Carlos Ghosn, président directeur général du groupe Renault.
Internationalisation
L'autre atout, c'est la présence de Renault à l'international. Si le constructeur rencontre quelques difficultés en Corée du Sud, il a bénéficié des bonnes performances en Russie et en Amérique Latine. "Avec AvtovaZ, nous ne sommes plus loin de la conclusion, ça devrait se faire dans les prochaines semaines", précise Carlos Ghosn.
"Le schéma est de reprendre 25% d'AvtovaZ dans Renault-Nissan et Renault sera majoritaire sur les 5 ans. La Russie continuera d'être un marché, où, dans le cadre de l'alliance, le leadership sera porté par Renault", explique le PDG du Groupe.
Le constructeur russe a généré 49 millions d'euros en 2011, dans le cadre des entreprises associées. La Russie est devenue en 2011 le troisième marché de l'Alliance avec 880 000 véhicules vendus.
Le Brésil et la Chine sont aussi en ligne de mire. Devant des analystes, Carlos Ghosn a évoqué aujourd'hui l'idée de produire des véhicules électriques en Chine. "Le gouvernement chinois a dit récemment qu'il n'est pas possible d'augmenter des capacités ou de s'implanter en Chine sans apporter certaines innovations", rappelle Carlos Ghosn.
La gamme Entry
Le groupe a surtout géré au plus près ses finances. La philosophie ‘Monozukuri', importée via Nissan, a été largement mise en place dans le groupe. Elle consiste en une réduction globale des coûts dans l'entreprise et non plus poste par poste ou branche par branche. 500 millions d'euros ont ainsi été économisés l'année dernière via cette méthode.
Renault a aussi réagi rapidement en début d'année face à sa situation en Corée, via un plan d'économie. "En Corée du Sud, nous avons perdu de l'argent, mais si dans d'autres pays, nous n'en avons pas gagné d'argent, ce n'est pas significatif", précise Carlos Ghosn.
La gamme Entry, qui se matérialise entre autres sous le badge Dacia, s'est affirmé en 2011 comme une force du groupe. La plateforme M0 est aujourd'hui utilisée en Inde, en Amérique Latin, en Roumanie et désormais au Maroc où Renault a lancé la semaine dernière la fabrication du monospace Lodgy.
La Russie devrait aussi bientôt la voir incarnée sous la marque Lada. "La gamme Entry est aujourd'hui la plus profitable du Groupe. Nous avions au départ un objectif de 6%, qui est aujourd'hui largement dépassé", se félicite Carlos Ghosn.
Ces atouts devraient être de nouveau mis à rude épreuve en début d'année. Carlos Ghosn a pronostiqué une baisse de 15% des ventes en Europe au premier trimestre.
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