Renault investit 450 millions d'euros pour renforcer sa production d'utilitaires à Maubeuge
A l'occasion d'une visite d'Emmanuel Macron, Renault a annoncé un investissement de 450 millions d'euros au sein de l'usine de Maubeuge. Sandouville, de son côté, est la première usine à produire des véhicules pour le compte de Mitsubishi.
Pas de jaloux. Après l’usine PSA de Charleville-Mézières (Ardennes), le président Emmanuel Macron a effectué jeudi 8 novembre une visite de l’usine Maubeuge Construction Automobile (Nord) du groupe Renault, spécialiste de la production des Kangoo thermiques et électriques. Un événement dans le cadre duquel le constructeur français a fait plusieurs annonces visant à accélérer les synergies au niveau de l’Alliance avec Nissan et Mitsubishi… et à renforcer la place de la France dans la production de véhicules utilitaires.
A l’autre bout de la France d’abord, l’usine de Sandouville (Seine-Maritime) va devenir la première usine française, et européenne, à produire des véhicules Mitsubishi, depuis l’arrêt en 2012 de l’usine de Born aux Pays-Bas. Dans un communiqué, Renault indique simplement que le site sera en charge d’un "nouveau fourgon" produit "sur la même plateforme que Renault Trafic", déjà utilisée par Sandouville pour produire des Nissan NV300 et des utilitaires Fiat.
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Ce nouveau véhicule doit être destiné aux "marchés australien et néo-zélandais", pour un début de production fixé à 2020 selon des informations obtenues par Le Monde. De quoi renforcer la part de la production de Sandouville destinée à l’exportation. En 2017, l’usine normande a assemblé plus de 135 000 véhicules, dont 70% à destination de pays autres que la France.
"Centre d’excellence des véhicules utilitaires"
Maubeuge, de son côté, va devenir le "centre d’excellence des véhicules utilitaires légers de l’Alliance", avec l’attribution de la production de la nouvelle génération de Kangoo. Dans ce cadre, l’usine bénéficiera d’un investissement de 450 millions d'euros sur cinq ans, et du recrutement de 200 collaborateurs en 2019 pour soutenir "le développement de cette activité", écrit Renault dans un communiqué. Ces renforts viendront s’ajouter aux 1 700 CDI et 500 intérimaires déjà en activité.
Mais surtout, l’usine se voit attribuer un nouveau modèle de Nissan, le NV250, un véhicule basé assez logiquement sur l’actuelle plateforme du Kangoo, dont la production devrait débuter à partir de la mi-2019. Avec Flins (Yvelines) en charge de la production de la Nissan Micra et Sandouville, Maubeuge contribuera au renforcement des relations au niveau de l’Alliance. Dans le cadre de leur plan pour 2022, Renault, Nissan et Mitsubishi veulent faire grimper les synergies annuelles à 10 milliards d’euros.
Maubeuge, l’usine la plus compétitive de France
Pour l’usine du Nord, ces annonces font l’effet d’une consécration des efforts engagés. En France, Maubeuge Construction Automobile (MCA) est un exemple en matière de productivité. Le site produit 100 véhicules par salarié, un record dans les usines françaises de Renault. Et bien plus que l’objectif fixé par le constructeur dans le cadre du contrat d’activité Cap 2020, qui vise à faire passer les usines françaises d’une moyenne de 60 à 90 voitures par employé.
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Des résultats mis en avant par Carlos Ghosn jeudi 8 novembre. Dans le communiqué, le responsable de Renault se félicite de voir que "les usines de Maubeuge et de Sandouville ont apporté la solution la plus attractive grâce à leur compétitivité et à leur capacité à tirer parti des plateformes communes de l’Alliance". Pour parvenir à une telle efficacité, l’usine s’est dotée d’outils permettant de traquer la qualité et réagir au plus vite en cas de problème sur les lignes de production.
Un drone pour les inventaires
Au montage, les chefs d’équipe bénéficient par exemple de tablettes numériques leur permettant notamment de suivre en temps réel l’évolution de la qualité sur les chaînes de production. Le site apparaît aussi comme un laboratoire 4.0 au sein du groupe Renault. Et ce, même s’il ne fait pas forcément partie des trois pilotes désignés que sont Cléon (Seine-Maritime), Valladolid (Espagne) et Curitiba (Brésil). Pour améliorer sa logistique, Maubeuge teste par exemple les apports d’un drone inventoriste. Couvert de mousse pour protéger les salariés, le système est piloté à distance par un opérateur via une tablette.
Une fois lâché dans les entrepôts, le drone est capable de scanner en toute autonomie les codes-barres des pièces… pour des gains de temps réels. "Cette solution nous permet de gagner dix fois plus de temps que lorsqu’un opérateur effectue l’inventaire de manière classique avec une nacelle", explique le directeur de Maubeuge, Olivier Silva. Des outils grâce auxquels Maubeuge veut conforter sa place dans la carte industrielle de Renault. En 2017, le site a produit plus de 164 000 véhicules, en majorité écrasante des Kangoo thermiques, 4000 déclinaisons électriques et autour de 25 000 Citan pour le compte du constructeur premium Mercedes.
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