Reims Aviation Industries choisit le chinois Raydelon General Aviation Company pour repreneur
A l’approche de la décision du tribunal de commerce de Reims, attendue le 21 mars, l’actuel comité de direction de Reims Aviation Industries, constructeur aéronautique basé à Prunay (Marne), placé en redressement judiciaire en septembre 2013, a déposé une offre de cession en faveur du hongkongais Raydelon.
Le tribunal de commerce de Reims (Marne) avait repoussé du 10 mars au 21 mars 2014 son jugement dans le dossier de reprise de Reims Aviation Industries, filiale de Geci International, en raison d’une offre de dernière minute déposée le 7 mars par la société hongkongaise Raydelon General Aviation Company. C’est ce repreneur qui a aujourd’hui la préférence de l’entreprise.
Le comité de direction de Reims Aviation, composé de cinq membres dont le directeur du site, Olivier Dumas, a déposé le 17 mars une offre de cession de l’entreprise rémoise spécialisée dans la fabrication de l’avion F406 (un biturbopropulseur léger adapté aux missions de surveillance aérienne, notamment) en faveur de Raydelon.
Alors que deux repreneurs français (Christophe Février et ASI Innovation) et une autre société chinoise (Aviation Industry Corporation of China) sont également sur les rangs pour cette reprise, Reims Aviation indique dans un communiqué que l’offre de cession formulée est "le fruit d’un long travail commun" avec Raydelon depuis maintenant cinq mois". Le projet envisagé vise à "servir un marché significatif, principalement localisé en Chine et aux USA."
La sauvegarde de 47 emplois dans la balance
Plusieurs arguments sont mis en avant par le comité de direction rémois, à commencer par la sauvegarde de "47 emplois hautement qualifiés" sur les 61 postes actuels. Les autres candidats ayant fait part de projets moins favorables en termes d’emploi, les salariés de Reims Aviation ont eux aussi massivement privilégié le plan élaboré avec Raydelon lors d’un vote récent du personnel.
Le comité de direction souligne l’intention des investisseurs de doter la société rémoise "d’un capital de 3 millions d'euros et d’une ligne de crédit de 5,5 millions d'euros permettant un redémarrage de la production et de la commercialisation" du F406. Cette solution aurait le mérite, selon eux, de "pérenniser une activité de constructeur aéronautique complet en Champagne-Ardenne."
Maintenir l’ancrage champardennais
Pour rassurer sur les intentions du chinois, il est précisé par ailleurs que "la société restera immatriculée au registre du commerce de Reims" et qu’elle sera dotée "d’un management français." Ce dernier investit lui-même dans le capital de la nouvelle structure. Il faut se souvenir qu’il y a quelques mois, une réflexion portant sur une reprise sous forme de Scop impliquait déjà une partie des cadres de Reims Aviation.
"L’organisation industrielle, décrite en détail dans l’offre, tend à revenir à un fonctionnement proche de celui qui a fait le succès de Reims Aviation à ses débuts, au travers d’une chaîne d’approvisionnements reposant fortement sur les USA, alimentant une ligne d’assemblage et un centre de customisation situé à Prunay", poursuit le communiqué. Au passage, il est fait référence au "souci récemment réaffirmé par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, de privilégier l’investissement et l’emploi en France."
Le tribunal de commerce de Reims doit rendre sa décision lors d’une audience prévue le 21 mars 2014 en début d’après-midi.
Philippe Schilde?
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