Recyclage : le SRP en mission sauvetage
Face au importantes difficultés du secteur suite à la crise du Covid-19, l’État demande au Syndicat national des régénérateurs de matières plastique de proposer rapidement des mesures de soutien.
Quels facteurs de faiblesse et quelles modalités de soutien à envisager pour la filière de recyclage hexagonale des plastiques face à la crise sanitaire ? C’est en quelques mots la question que pose la secrétaire d’État à la Transition écologique au Syndicat national des régénérateurs de matières plastique (SRP) à travers une lettre de mission envoyée le 13 mai à son président François Aublé.
« Brune Poirson a identifié le SRP comme interlocuteur privilégié sur cette question. Nous pouvons en effet nous prévaloir d’une vision globale et objective de la situation, disposant notamment de statistiques sur la consommation de matières plastique recyclées (MPR) en France. Nos travaux sur la création d’une marque NF de qualité qui doivent aboutir en fin d’année sont en outre déjà une première réponse », se félicite ce dernier au sortir d’une réunion de coordination organisée par les pouvoirs publics vendredi 29 mai.
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Dans sa lettre de mission, la secrétaire d’État demande un point sur la situation : « Cette mission visera tout d’abord à mener un diagnostic selon les différentes résines plastique recyclées (PET, PP, PVC notamment), des perspectives de marché (en volume et en prix) pour l’industrie française du recyclage ». Elle devra identifier les handicaps à surmonter au cours des prochains mois : faiblesse de la demande en aval, baisse des prix du vierge, structure des prix…
Mais la missive apporte également des pistes de réponses : « obligations d’incorporation de matières recyclées », telles que la loi sur l’économie circulaire en a ouvert la possibilité, « soutiens financiers, comme le dispositif Orplast, d’aides à l’investissement ou encore de mobilisation accrue des accords volontaires ».
Le planning est serré : rapport intermédiaire attendu pour le 10 juin et définitif à la fin du mois… « Cette demande s’intègre à une mission globale sur l’avenir des REP confiée au Conseil général des entreprises à Bercy et au Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD). Notre objectif est d’associer tous les acteurs de la filière, de l’amont à l’aval, pour placer correctement le curseur et proposer des solutions concrètes et acceptées par tous », assure François Aublé, également président de Veka Recyclage. Un groupe de travail doit se réunir chaque semaine.
Il faut dire que certaines questions soulevées par la secrétaire d’État sont épineuses, comme l’obligation d’incorporation de recyclé. « Nous devons discuter avec les plasturgistes des taux d’incorporation à mettre en place et du calendrier pour les moduler. Il n’est pas possible d’augmenter la proportion de MPR du jour au lendemain. Cela demande des investissements… », rassure François Aublé.