Réctrospective 2018: Moins de projets d'envergure l'an dernier
En 2018, la pharmacie mondiale a encore une fois vécu au rythme des fusions et acquisitions (M&A). L'opération phare est sans doute à mettre à l'actif du groupe Takeda, piloté par le Français Christophe Weber. Le japonais a mis la main sur le britannique Shire pour un montant de 52 milliards d'euros. Pas moins de cinq offres ont été nécessaires pour convaincre Shire en mai. En décembre, la Commission européenne donnait son accord et les derniers détails devaient être finalisés en ce début d'année.
Cette mégafusion reste cependant une exception selon le rapport « 2019 M&A » du cabinet EY. En dehors de ce deal, c'est en effet dans la fourchette 1 à 10 Mrds € que s'est inscrit l'essentiel des opérations de l'année. Souvent des grands noms de la pharmacie qui se sont emparés de grosses biotechs. Sanofi a acquis Bioverativ puis Ablynx. Novartis a mis la main sur AveXis. GSK a opté pour Tesaro. Ce qui fait constater à EY que, globalement, les deals ont été de plus petite taille que l'année précédente et moins impactants pour l'acheteur en matière de transformation de son modèle. Le cabinet a par ailleurs pu observer un ralentissement du nombre de transactions. Ce qui lui fait dire qu'avec un montant cumulé de transactions atteignant les 200 Mrds $, les M&A de 2018 se situent en dessous de la moyenne des années 2014-2016 qui étaient de l'ordre de 290 Mrds $. À cela plusieurs raisons. Le cabinet cite l'incertitude sur les retours sur investissement dans un contexte de prix élevés de compagnies et de fortes incertitudes politiques, à commencer par le Brexit ou les menaces au libre-échange côté américain.
VOS INDICES
source
165 -2.37
Août 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
97 =
Juillet 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
131.1 -3.1
Juillet 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
Parallèlement, les big pharma ont poursuivi leurs désinvestissements au titre du nettoyage de leurs portefeuilles. Johnson et Johnson a, par exemple, vendu ses activités Advanced Products Sterilisation et Life-Scan. Sanofi a cédé ses activités de génériques européens Zentiva au fonds Advent. GSK et Pfizer ont regroupé leurs OTC.
Les experts de EY estiment que ce mouvement devrait se poursuivre courant 2019, annonçant par exemple des projets de spin-off avec GE HealthCare (General Electric) ou Alcon (Novartis). Au total, le cabinet annonce encore plus de 200 Mrds $ pour de nouvelles opérations, sachant que les consolidations d'actifs pourraient se faire sur 4 aires thérapeutiques ciblées (oncologie, immunologie, maladies cardiovasculaires et maladies infectieuses). Et bien en ce tout début d'année 2019, ce sont déjà quelque 74 Mrds $ que l'on peut ajouter au compteur. L'étude, à peine diffusée, BMS annonçait le rachat de Celgene (CPH n°870). Comme prévu, il s'agit bien d'une transaction dans le domaine du cancer et de l'immunologie, mais un montant aussi gigantesque n'avait peut-être pas été imaginé. Ce qui place immédiatement la transaction dans la liste des plus grands deals de l'histoire de la pharma.