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[Recrutement] "Il ne faut pas avoir peur de la diversité", assure Muriel Pénicaud
Dans un entretien à L'Usine Nouvelle dans le cadre de notre enquête sur le recrutement, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, encourage les entreprises à embaucher des profils moins formatés et les salariés à s’emparer de leur droit à la formation.
L'Usine Nouvelle - Comment expliquez-vous les difficultés de recrutement alors que le taux de chômage reste à un niveau élevé, 9,1 % ?
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud - Tous les jours, sur le terrain, je vois des entreprises qui refusent des marchés parce qu’elles ne disposent pas des compétences. C’est rageant ! La raison principale réside dans le manque de compétences aux qualifications recherchées, disponibles. Depuis plus de dix ans, nous n’avons pas assez investi. Un chômeur sur dix était formé, un salarié sur trois. Maintenant que l’emploi redémarre – il y aura encore 150 000 à 170 000 créations nettes cette année –, il faut mettre les bouchées doubles. C’est notamment vrai dans l’industrie, qui a détruit 1 million d’emplois en quinze ans, et réembauche depuis l’an dernier. Les entreprises ne trouveront pas ces compétences " sur étagère ", parce que personne ne les a " fabriquées " ces dix dernières années. Soit elles se battent entre elles dans un même bassin d’emploi, pour les mêmes ressources, soit elles co-construisent ces qualifications ensemble, par l’apprentissage, par exemple.
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Le manque de qualifications est-il le seul problème ?
Non. Les entreprises recherchent des profils beaucoup trop formatés. Si elles ne s’intéressent qu’aux hommes de 28 à 38 ans, avec dix ans d’expérience, qui ont fait les mêmes études et n’habitent pas un quartier prioritaire de la ville parce qu’elles ont peur de la diversité, elles ne trouveront jamais. Il faut ouvrir les critères de recrutement. Si l’on ne propose pas aux femmes d’aller vers l’industrie, on se prive d’un nombre de ressources conséquent. Il faut oser la diversité, qui est une source d’innovation.
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