Race For Water, le bateau 100% écolo, est prêt pour un tour du monde
Entre 2010 et 2012, le navire Race For Water (alors appelé Planet Solar) réalisait le premier tour du monde à l'énergie solaire. Le 9 avril, le bateau reprendra la mer pour un nouveau périple autour du globe. Mais cette fois, il embarquera deux nouvelles sources d'énergie : l'hydrogène et l'éolien, en plus du solaire.
Et si le Race For Water s'apprêtait à devenir un modèle pour tous les navires commerciaux du monde ? C'est du moins ce qu'espère la fondation suisse du même nom. "C'est un bateau formidable qui va accélérer la transition énergétique", espère Franklin Servan-Schreiber, porte-parole et membre du conseil stratégique de Race for Water. Le 9 avril, le bateau ultra-moderne partira de Lorient (Morbihan) pour un nouveau tour du monde 100% écologique.
Un premier tour du monde en 2012
Pendant 5 ans, le Race For Water va promouvoir les énergies renouvelables autour du globe en passant par trois événements majeurs : la Coupe de l'America à Hamilton aux Bermudes, les JO de Tokyo au Japon et l'exposition universelle à Dubaï aux Emirats arabes unis. En démontrant que des technologies permettent de réduire, et même supprimer, les émissions des navires, la fondation souhaite préserver les océans de la pollution maritime. Aujourd'hui, 80% du commerce mondial (en volume) transite par cargo. Ce moyen de transport, bien que rentable, rejette 35 tonnes de CO2 chaque seconde.
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Le navire Race For Water est lui même un démonstrateur puisqu'il a réalisé, entre 2010 et 2012, le premier tour du monde à l'énergie solaire. Alors appelé Planet Solar, le bateau récoltait de l'électricité grâce à 500 mètres carrés de panneaux solaires fixés sur son pont. Pour son nouveau voyage, il possède toujours ses panneaux, mais est désormais équipé de deux nouvelles sources d'énergies : le vent et l'hydrogène.
6 jours d'autonomie
Pour l'éolien, le Race For Water utilisera un kite (cerf-volant) développé par la société allemande Skysails. "Cette solution sera disponible dès l'année prochaine, précise Stephan Wrage, le président de Skysails. Le Race For Water sera le premier bateau à l'avoir." Un point important puisque l'ensemble des technologies à bord du navire sont commercialisées, et donc utilisables dès à présent. Attaché au pont et entièrement automatisé une fois déployé, le kite permet d'aller chercher le vent à une altitude de 250 à 400 mètres. Plus puissant, le vent capté par les 40 mètres carrés du kite peut faire avancer le bateau à une vitesse de 5 à 6 nœuds.
Le Race For Water embarquera également un système qui fabriquera de l'hydrogène. "Après deux jours à quai, les batteries sont pleines, détaille Alexandre Closset, le président de Swiss Hydrogen. Nous avons donc mis en place un système qui va exploiter le surplus d'énergie solaire pour produire de l'hydrogène et le stocker sur le bateau." Lorsque les batteries du navire seront trop déchargées, cet hydrogène servira à produire un courant électrique pour alimenter le bateau. 25 bouteilles d'hydrogène à 350 bar, assez pour faire avancer le Race For Water pendant 6 jours à une vitesse de 5 nœuds.
Un outil scientifique
Lors de son périple, le navire permettra de réaliser des études scientifiques. Au retour de son premier tour du monde, le bateau est reconverti en plate-forme d'expédition scientifique. Sur les 200 mètres carrés disponibles à bord, la moitié est aménagée en laboratoire. "En 2013, l'Université de Genève est venue à bord pour étudier la composition chimique de l'air au raz de l'eau, se rappelle le capitaine du Race For Water Gérard d'Aboville. Nous nous sommes rendu compte que les scientifiques rêvaient de le faire depuis des années, mais qu'aucun navire ne le permettait." Le Race For Water offre la précision d'un bateau à moteur, pour toutes les phases stationnaires, mais aussi la neutralité d'un voilier, aucune émission ne vient brouiller les expériences réalisées.
La fondation suisse veut aussi utiliser le navire pour mettre en avant la lutte contre les déchets plastiques, principale source de pollution des océans. "Environ 10% des plastiques finissent à la mer, estime Gérard d'Aboville. Ce serait une utopie, ou une fumisterie, de prétendre vouloir ramasser les plastiques en mer." Il faut donc "sensibiliser" pour le capitaine. Un travail de longue haleine qui engrange de petites victoires. "L'arrêt des sacs de caisse en France" en est une.
Découvrez le trajet prévisionnel du Race For Water (cliquer dessus pour l'agrandir) :
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